• Méthode combinant SEA poisoning et phishing

    Méthode combinant SEA poisoning et phishing

    Cette méthode, documentée par Reliaquest, met en lumière une attaque sophistiquée de type « SEA poisoning » ayant conduit à une fraude sur les salaires dans le secteur manufacturier aux États-Unis.

  • OpenAI bannit des groupes de hackers

    OpenAI bannit des groupes de hackers

    OpenAI a publié, le 9 juin 2025, un rapport inédit de « threat intelligence » qui dresse un état des lieux des abus constatés sur ChatGPT.

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Le nouveau malware Android Antidot

malware android

Aperçu du malware « Antidot »

Le rapport « Overview » publié par Prodaft décrit en détail une nouvelle famille avancée de malwares Android nommée Antidot, orchestrée au sein d’une plateforme de type Malware-as-a-Service (MaaS), dominée par l’acteur identifié sous le nom LARVA-398. L’étude révèle que plus de 3 775 terminaux ont été compromis dans le cadre de 273 campagnes distinctes, destinées à un large éventail de cibles en Europe, en Asie et ailleurs.

Architecture et modus operandi

Antidot propose une triple capacité redoutable :

  • enregistrement à l’écran via les services d’accessibilité Android ;
  • interception des SMS ;
  • extraction de données sensibles dans des applications tierces (services bancaires, crypto-wallets, etc.).

Ces fonctionnalités, couplées à une large distribution via des campagnes de phishing ciblé et des réseaux publicitaires malveillants, positionnent Antidot comme un outil sophistiqué de collecte massive d’informations.

Dangers liés aux services d’accessibilité

En tirant parti des services d’accessibilité d’Android, le malware obtient des privilèges étendus, souvent sans que l’utilisateur ne soit pleinement conscient des permissions accordées. Cette escalade de privilèges permet à Antidot de fonctionner en arrière-plan, de surveiller les activités et de voler les données sans alerter l’utilisateur.

Modèle économique et ciblage géographique

En tant que MaaS, Antidot est proposé à des acteurs souhaitant diffuser des campagnes ciblées. Les campagnes identifiées s’adressaient à des victimes localisées selon la langue et la géolocalisation, montrant une dimension stratégique dans la sélection des cibles.

Limites des défenses traditionnelles

Les chercheurs soulignent une limite majeure des protections Android : les mises à jour de sécurité sont fragmentées selon les fabricants et opérateurs, ce qui crée des fenêtres d’exposition pouvant durer plusieurs mois. En conséquence, protéger le système uniquement par des correctifs s’avère insuffisant face à des menaces comme Antidot.

Ressurgence du malware Android : AntiDot, GodFather & SuperCard X

Un article récent de The Hacker News met en lumière deux menaces actuellement actives : la progression explosive d’AntiDot et le malware baptisé GodFather, ainsi que l’apparition d’un nouveau vecteur nommé SuperCard X pour les attaques NFC.

AntiDot : extension des capacités et escalade

Confirmant les données de Prodaft, l’article précise qu’AntiDot est actif sur 3 775 appareils via 273 campagnes différentes, distribué en tant que MaaS par LARVA-398. Il concrétise sa dangerosité avec l’exploitation des services d’accessibilité, la surveillance SMS et la capture d’écran.

GodFather : vol de données bancaires et crédentiels de verrouillage

Contrairement à AntiDot, GodFather s’en prend directement aux institutions financières, notamment en Turquie. Il utilise des fonctionnalités de virtualisation pour subtiliser :

  • les identifiants de verrouillage (schéma, PIN ou mot de passe) ;
  • informations bancaires sensibles en profitant de surcouches applicatives intégrées dans les apps financières.

L’exfiltration de données bancaires devient encore plus critique, car l’accès physique à l’appareil n’est plus nécessaire pour compromettre le compte financier.

SuperCard X : détournement via NFC

SuperCard X est un malware de type relais NFC, dérivé de l’outil légitime NFCGate. Il permet d’intercepter les communications NFC destinées à des cartes bancaires, puis de les reproduire depuis un appareil contrôlé par l’attaquant afin de mener des transactions frauduleuses. D’abord détecté en Italie, il ciblait ensuite des institutions financières en Europe, aux États-Unis et en Australie.

Modes de distribution et méthodes de social engineering

Les infections sont initiées via du smishing : l’utilisateur reçoit un message incitant à installer une APK malveillante déguisée en application utile. Dans certains cas, des apps malveillantes sont hébergées sur le Play Store ou l’App Store, comme RapiPlata, un SpyLoan ciblant des utilisateurs colombiens avec 150 000 téléchargements, capable de voler SMS, journaux d’appels, calendriers, applications installées, et même des phrases mnémoniques de porte-monnaie crypto.

Dangers accrus et tendances émergentes

Multiplication des vecteurs d'attaque

Batting sur plusieurs fronts, ces malwares Android opèrent via :

  • services d’accessibilité Android (Antidot, GodFather) ;
  • relai NFC (SuperCard X), un vecteur inédit pour le grand public ;
  • applications discrètes dans les stores officiels (SpyLoan).

Cette convergence technologique rend la menace plus complexe et difficile à surveiller.

Malware-as-a-Service (MaaS)

Antidot et GodFather étant proposés en tant que MaaS, cela abaisse les barrières techniques pour les cybercriminels. Cette généralisation d’un modèle à la Uber multiplie le nombre d’acteurs semi-professionnels capables de déployer des campagnes ciblées.

Escalade de privilèges et furtivité

Le recours aux services d’accessibilité, aux seize captages d’écran, aux interceptions SMS, au phishing NFC et à l’ingénierie sociale permet aux malwares d’opérer discrètement, sans alerter les utilisateurs ou systèmes de protection active.

Impact mondial

Les campagnes visent un public international : Europe (Turquie, Italie, Colombie), Amériques, Océanie. La diversité des cibles financières et bancaires montre l’atteinte d’un niveau de sophistication industriel, exploitant des niches spécifiques comme la crypto, la finance et le mobile banking.

Recommandations et stratégies de défense

Sensibilisation et vigilance utilisateur

Les utilisateurs doivent être formés pour reconnaître les messages frauduleux (smishing) et comprendre les risques liés à l’installation d’applications hors des stores officiels. Toute demande de permissions étendues ou de bypass doit être considérée avec suspicion.

Renforcement des politiques de sécurité Android

Les organisations doivent :

  • restreindre l’accès aux services d’accessibilité Android aux seules applications légitimes ;
  • bloquer le sideloading d’APK quand cela est possible ;
  • mettre en place des solutions de Mobile Threat Defense (MTD) sur les terminaux.

De plus, l’intervention proactive sur les systèmes fragmentés est essentielle pour combler les lacunes mises en lumière par Prodaft.

Détection comportementale et réponse aux incidents

Mettre en place une surveillance active des comportements suspects (captures d’écran, lecture SMS, transactions NFC), détecter les signaux faibles via l’analyse des logs et déployer des réponses rapides (isolation de l’appareil, analyse forensic).

Collaboration internationale

La nature transversale des attaques sur des utilisateurs situés dans plusieurs pays invite à une collaboration renforcée entre les institutions de sécurité, les forces de l’ordre et les fournisseurs de mobilité pour partager les indicateurs de compromission (IoC) et démanteler les infrastructures malveillantes.

En résumé

La combinaison révélée par Prodaft et The Hacker News montre que les malwares Android comme Antidot, GodFather et SuperCard X représentent une menace nouvelle : avancée, multiforme et difficile à détecter. Ils s’appuient sur des techniques de pointe (services d’accessibilité, NFC, virtualisation, phishing), sont revendus sous forme de services, et touchent des secteurs critiques (banque, finance, crypto).

Pour y répondre de manière efficace, il ne suffit plus de patcher les systèmes ou d’installer un antivirus. La stratégie doit être holistique : sensibilisation humaine, contrôle des permissions, détection comportementale, interdiction du sideloading, et coordination internationale. Cette vision globale est indispensable pour anticiper, détecter et neutraliser les menaces mobiles qui prolifèrent aujourd’hui.

Sources :
The Hacker News - New Android Malware Surge Hits Devices via Overlays, Virtualization Fraud and NFC Theft.
Rapport Prodaft - Antidot.

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Le groupe de hackers russes APT29 cible Gmail App

Gmail app

Contexte général de la campagne

Depuis avril 2025, le groupe de cyberespionnage APT29 (aussi appelé UNC6293, Cozy Bear ou Midnight Blizzard) mène une campagne sophistiquée visant principalement des universitaires et critiques du gouvernement russe. Ces attaques exploitent une faille d’usage dans les comptes Google en contournant l’authentification à deux facteurs grâce aux « App Passwords ».

Fonctionnement des App Passwords

Les App Passwords sont des codes à usage unique générés par l’utilisateur depuis son compte Google pour permettre à des applications moins sécurisées d’accéder aux données. Or, ces codes permettent un accès sans déclenchement du système de vérification à deux facteurs, créant une porte dérobée idéale pour les attaquants une fois qu’ils l’obtiennent.

Méthodologie des attaques

Techniques de phishing ciblé

Les attaquants contactent leurs cibles via de faux courriels en anglais impeccable, imitant des employés du Département d’État américain. Ils utilisent des adresses en @state.gov (inexistantes mais sans retour d’erreur) et établissent un échange prolongé visant à instaurer la confiance.

Le piège final via un faux PDF

Après plusieurs échanges, la victime reçoit un document PDF d’apparence officielle contenant des instructions précises pour générer un App Password Google nommé « ms.state.gov ». Pensant participer à un projet sécurisé gouvernemental, la victime transmet ce code aux attaquants, leur ouvrant un accès total à sa messagerie.

Accès aux comptes Gmail

Le code transmis permet à APT29 de configurer un client mail ou un accès programmatique qui contourne complètement la 2FA. Les attaquants peuvent alors lire, surveiller et extraire les emails sans être détectés.

Étude de cas : Keir Giles

Parmi les victimes figure Keir Giles, chercheur britannique spécialiste de la Russie. Il a échangé avec un faux fonctionnaire américain avant de recevoir un PDF sophistiqué. Ce document, long de six pages, sans aucune faute, pourrait avoir été généré ou affiné par une intelligence artificielle pour maximiser son réalisme.

Infrastructure technique de l’attaque

Les connexions malveillantes sont effectuées via des proxies résidentiels et des serveurs VPS, rendant la détection géographique difficile. Deux vagues ont été observées : une orientée vers le milieu académique américain, l’autre autour de thèmes ukrainiens.

Réaction de Google

Contre-mesures mises en œuvre

Google a collaboré avec Citizen Lab pour identifier les attaques, révoquer les App Passwords compromis, verrouiller les comptes ciblés et avertir les victimes potentielles. Les mesures préventives recommandées incluent l’activation du programme Advanced Protection et la suppression de tous les App Passwords inutilisés.

Analyse des tactiques APT29

APT29 est connu pour ses campagnes ciblées (comme SolarWinds ou le phishing OAuth). Sa méthode actuelle repose moins sur l’exploitation technique que sur le social engineering avancé, rendant la détection plus difficile et les dégâts potentiellement importants.

Conséquences en matière de cybersécurité

Failles liées aux App Passwords

Malgré leur rôle initialement utile, les App Passwords représentent une faille critique dans les environnements où la sécurité est primordiale. Ils permettent un accès furtif à des comptes protégés par 2FA, sans alerter l’utilisateur.

Amélioration du phishing grâce à l’IA

L’usage potentiel d’intelligence artificielle pour rédiger des messages et documents sans fautes grammaticales ou incohérences rend les tentatives de phishing plus convaincantes que jamais, surtout auprès de cibles éduquées et habituées à filtrer les fraudes classiques.

Recommandations de sécurité

Les organisations et individus à risque élevé doivent activer le programme Advanced Protection, auditer régulièrement leurs App Passwords, former les employés à détecter les signes de rapport-building suspect, et intégrer des solutions d’analyse comportementale capables de détecter des anomalies d’accès.

En résumé

La campagne de phishing d’APT29 exploitant les App Passwords de Gmail révèle un changement stratégique dans l’arsenal des cyberattaques étatiques. Au-delà des vulnérabilités techniques, elle exploite les failles humaines avec une précision redoutable. Cette menace souligne l’importance d’un modèle de sécurité centré sur l’utilisateur, reposant autant sur la technologie que sur la formation, la gouvernance des accès et l’analyse proactive des comportements numériques.

Sources :
The Hacker News - Russian APT29 Exploits Gmail App Passwords to Bypass 2FA in Targeted Phishing Campaign.
Security Week - Russian Hackers Bypass Gmail MFA With App-Specific Password Ruse.

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Une vulnérabilité de Gerrit compromet Google Chromium

Google Chromium

Une vulnérabilité critique dans le système de revue de code open source Gerrit, utilisé par Google, a été détectée et nommée « GerriScary » (CVE‑2025‑1568). Cette faille a permis à des utilisateurs enregistrés, sans droits administratifs, d’injecter du code malveillant dans plusieurs projets Google majeurs, compromettant notamment ChromiumOS, Chromium, Dart, Bazel et d’autres.

Contexte et découverte

Découverte par les chercheurs de Tenable Cloud Research (notamment Liv Matan), la vulnérabilité s’est manifestée à travers une mauvaise configuration des permissions dans Gerrit et une condition exploitée par les attaquants. Dénommée « GerriScary », elle a été attribuée au CVE‑2025‑1568.

Gerrit est un outil web de revue de code développé par Google, largement utilisé tant en interne qu’en open-source. Comme tout projet Gerrit, n’importe qui peut s’enregistrer et obtenir des permissions minimales telles que addPatchSet, permettant d’ajouter des révisions de patches aux changements existants.

Nature de la vulnérabilité

Le cœur du problème tient à deux failles :

a. Permissions par défaut trop larges : tout utilisateur enregistré pouvait ajouter une nouvelle version d’un patch pré-approuvé, via addPatchSet.

b. Copy Conditions mal configurées : les étiquettes d’approbation (« labels »), comme **Code‑Review** ou **Commit‑Queue**, étaient copiées automatiquement vers les patch sets suivants sans exiger une nouvelle validation. Cette configuration erronée a empêché une revalidation du nouveau patch, ouvrant la voie à des injections malveillantes.

Exploitation via condition de course

Les chercheurs ont observé que lorsqu’un patch recevait une approbation « Commit‑Queue +2 », un bot Gerrit lançait la fusion automatique après un délai de quelques minutes. Les attaquants pouvaient alors profiter de cette fenêtre pour modifier le patch approuvé en injectant du code malicieux, lequel était fusionné sans revalidation.

Concrètement, le scénario se déroulait en trois étapes :

  • Soumission d’un patch innocent accepté par un développeur.
  • Dès que l’étiquette **Commit‑Queue +2** est attribuée, le script de reconnaissance la détecte.
  • Le script injecte un patch malveillant via addPatchSet avant l’exécution du bot, contournant la nécessité d’une nouvelle approbation.

Le délai entre la pose de l’étiquette et la fusion varie selon les projets : quelques secondes à une minute pour certains, jusqu’à cinq minutes pour ChromiumOS et Dart.

Étendue des projets compromis

Au moins 18 projets Google étaient concernés, parmi lesquels :

ChromiumOS, Chromium, Dart, Bazel, Dawn, BoringSSL, GN, Gerrit, Ceres Solver, Quiche, Android‑KVM, Opensecura, Cue, Linux, Plan9port, Hafnium, Nginx….

Ces projets sont stratégiques : ChromiumOS équipe les Chromebooks, Chromium est au cœur de Chrome, Dart sert la plateforme Flutter et Bazel constitue le moteur de construction. Une compromission aurait pu avoir un impact global massif.

Preuve de concept

Pour valider leur découverte, les chercheurs ont conçu des preuves de concept :

- Injection d’un simple commentaire dans le dépôt ChromiumOS, visible via Code Search.
- Pas de test complet en production par précaution éthique, mais démonstration technique dans plusieurs projets.

Scan automatisé et identification des cibles

Les chercheurs ont déployé un outil de scan capable de détecter les projets vulnérables sans provoquer d’erreurs visibles. En analysant les codes de réponse HTTP (200 ou 209) des requêtes visant à modifier un message de commit, ils pouvaient déterminer si le patch set pouvait être modifié via addPatchSet.

Réponse et remédiation par Google

Google a répondu rapidement après divulgation (octobre 2024) :

  • Désactivation de addPatchSet pour les utilisateurs non fiables sur les projets critiques, notamment ChromiumOS.
  • Correction des conditions de copie pour obliger une revalidation des labels à chaque patch set.
  • Déploiement d’audits sur d’autres projets Gerrit similaires.
  • Attribution d’un bug bounty de 5 000 $ pour le signalement.
  • Publication du CVE‑2025‑1568 en février 2025.

Gravité technique et notation CVSS

Le NVD attribue une note CVSS 3.1 de 8.8 (« High ») à CVE‑2025‑1568, indiquant un risque important potentiellement aboutissant à une exécution de code à distance ou une interruption des services via la chaîne logistique de développement.

Enseignements et bonnes pratiques

Plusieurs leçons majeures émergent de l’incident :

  • Ne jamais accorder l’accès addPatchSet par défaut à des utilisateurs non triés. Restreindre ce droit aux collaborateurs de confiance.
  • Activer la revalidation des labels à chaque patch set pour éviter toute continuation implicite d’une approbation antérieure.
  • Mettre en place des contrôles temporels entre approbation et fusion ; analyser les délais automatisés pour éviter les attaques par condition de course.
  • Auditer systématiquement les configurations Gerrit, notamment Copy Conditions et étiquettes personnalisées comme “Commit‑Queue”.
  • Standardiser des pipelines CI/CD avec revalidation cryptographique, signatures de commit et vérifications automatisées (“zero trust”).

Répercussions globales

L’incident souligne que même des géants comme Google restent vulnérables à des failles de configuration dans leurs outils de développement. Il rappelle que la chaîne logistique logicielle est aussi critique que le code final, et que toute faiblesse dans le processus de revue peut exploiter massivement des projets open-source.

En résumé

GerriScary (CVE‑2025‑1568) a révélé que des permissions trop larges et l’absence de revalidation dans Gerrit peuvent conduire à des injections silencieuses de code malveillant dans des projets majeurs. Grâce à la divulgation responsable de Tenable, Google a mis en place des mesures correctives : retrait des droits pour les utilisateurs non fiables et validation stricte des étiquettes. Toutefois, cette affaire reste un signal d’alerte global dans l’écosystème open source et DevOps. Chaque mainteneur doit désormais considérer la sécurité des accès, le temps système et la revalidation comme des axes critiques de protection.

Sources :
Rapport Tenable - GerriScary: Hacking the Supply Chain of Popular Google Products (ChromiumOS, Chromium, Bazel, Dart & More).
Security Week - Gerrit Misconfiguration Exposed Google Projects to Malicious Code Injection.

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Cyber-attaque de Stargazers sur Minecraft

Cyber-attaque

Contexte et surface de l’attaque

Les cibles principales de cette campagne sont les joueurs du célèbre jeu Minecraft, attirés par des mods censés améliorer l’expérience de jeu (comme des cheats ou des addons). L’objectif malveillant est d’installer un infostealer sur les dispositifs Windows, capable de récupérer mots de passe, tokens d’authentification et même des portefeuilles de cryptomonnaie. Pour cela, les attaquants proposent ces mods sur des plateformes populaires, notamment des forums, des sites alternatifs ou encore Discord, souvent sous une apparence légitime.

Méthodologie du malware

Le mode opératoire des « Stargazers » se déroule en plusieurs phases. D’abord, l’utilisateur installe un mod Minecraft falsifié, apparemment légitime, mais qui contient du code malveillant. Ce code contacte ensuite un serveur distant (C2) pour télécharger un fichier nommé dl.jar, qui sert de passerelle. Le malware s’installe ensuite de façon persistante sur Windows via la clé de registre Run, ou sur Linux via un service systemd. Un second composant, appelé client.jar ou hook.dll, est ensuite exécuté. Ce dernier, fortement obfusqué, est chargé de voler les données sensibles de l’utilisateur. Il recherche les cookies et identifiants dans les navigateurs, intercepte les tokens Minecraft, Microsoft ou Discord, altère les adresses cryptographiques copiées dans le presse-papier, se réplique dans d’autres fichiers Java pour se propager, et met en place un système de mise à jour automatique pour se maintenir actif.

Domaines touchés et vecteurs de distribution

Les plateformes de distribution utilisées par les cybercriminels incluent des sites communautaires de fans, des forums de jeux vidéo, des groupes Discord et des sites de mods tiers. Les fichiers malveillants sont souvent déguisés en outils recherchés, comme des cheats ou des améliorations esthétiques, parfois même inspirés de mods existants. La campagne vise un large public de joueurs, souvent jeunes et peu méfiants, attirés par des fonctionnalités interdites ou premium gratuites.

Risques encourus par les victimes

Les conséquences d’une infection par ce malware sont particulièrement graves. Le voleur d’informations est capable de compromettre de nombreux comptes, notamment ceux liés à Microsoft (utilisés pour Minecraft), Discord, ainsi que les navigateurs web. Il peut aussi détourner des transactions cryptographiques en modifiant les adresses copiées dans le presse-papier. Par ailleurs, les données personnelles comme les cookies, historiques de navigation ou sessions actives sont également exposées. Enfin, en se répliquant dans d’autres fichiers Java présents sur le système, le malware augmente considérablement son impact et sa longévité.

Mécanismes de persistance et mise à jour

Pour assurer sa persistance sur les systèmes infectés, le malware ajoute une clé dans le registre Windows ou installe un service sur Linux. Il télécharge régulièrement des composants depuis un serveur distant via un script de mise à jour. De plus, il analyse les dossiers de l’utilisateur à la recherche de fichiers JAR dans lesquels il peut s’injecter pour se relancer automatiquement, même après une tentative de suppression manuelle.

Recommandations de sécurité

Pour se protéger contre cette menace, il est impératif d’éviter les mods Minecraft provenant de sources non officielles. Il est recommandé de limiter ses téléchargements au launcher Minecraft officiel ou à des plateformes reconnues et vérifiées. Il convient également de scanner régulièrement son système avec un anti-malware fiable, capable de détecter les infostealers Java. En cas d’infection suspectée, il est conseillé de réinstaller complètement le système, de modifier tous ses mots de passe, de révoquer les sessions actives et de sécuriser ses portefeuilles de cryptomonnaies avec de nouvelles clés. Enfin, activer la double authentification (MFA) sur tous les comptes sensibles constitue une mesure préventive essentielle.

En résumé

La campagne Stargazers constitue un exemple concret d’attaque par la chaîne d’approvisionnement logicielle, où le vecteur malveillant se dissimule dans des contenus tierce partie apparemment inoffensifs. Elle met en lumière la facilité avec laquelle des cybercriminels peuvent exploiter l’enthousiasme des joueurs pour propager des logiciels espions sophistiqués. Il est donc crucial, même dans un contexte ludique, de rester vigilant, de ne jamais baisser la garde et de faire preuve d’un strict discernement dans le choix des outils téléchargés.

Source : Bleeping Computer - 'Stargazers' use fake Minecraft mods to steal player passwords

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Cyber-attaque contre la banque iranienne Sepah

Cyber-attaque contre une banque iranienne

Contexte géopolitique

L’article s’inscrit dans le cadre d’une escalade militaire entre Israël et l’Iran. Les deux pays s’engagent dans des opérations offensives tel qu’attesté par des frappes aériennes israéliennes visant des installations nucléaires iraniennes – suivies de représailles iraniennes. Dans ce contexte, des cyber‑opérations font aussi rage : notamment des attaques lancées par des groupes de hackers liés à l’un ou l’autre camp.

Le groupe « Predatory Sparrow »

Le principal acteur évoqué est un collectif de hackers appelé Predatory Sparrow (« Gonjeshke Darande » en persan), et soupçonné d’être affilié à l’Israël. Le groupe se présente comme des hacktivistes pro-Israël, prêts à passer à l’offensive par représailles, spécialement contre des objectifs liés au financement militaire iranien.

Attaque contre Bank Sepah

L’attaque ciblée a visé Bank Sepah, un établissement financier d’État iranien réputé pour financer des programmes liés au Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC). Selon les médias iraniens proches de l’IRGC, l’attaque a perturbé :

  • L’accès aux services bancaires en ligne
  • L’utilisation des cartes bancaires (paiements, retraits)
  • Le fonctionnement des distributeurs automatiques (ATM)
  • Les stations‑service dépendantes du système de paiement de la banque

Plusieurs agences bancaires ont été fermées temporairement et certains agents publics et militaires ont vu leurs salaires retardés.

Déclaration des hacktivistes

Sur X (anciennement Twitter), Predatory Sparrow a revendiqué l’opération, assurant avoir « détruit l’infrastructure de la banque, avec l’aide de courageux Iraniens ». Le groupe accuse l’institution de servir les aspirations « terroristes de dictateurs » (en référence indirecte au régime iranien).

Élargissement du conflit au cyber‑espace

Cette attaque s’inscrit dans une stratégie plus large : Israël et ses alliés, via des groupes clandestins, étendraient leurs actions offensives au domaine cyber, en parallèle des frappes physiques (infrastructures nucléaires, militaires). Des firmes comme Radware ont observé une montée des incidents attribués à des groupes pro-Israël visant des cibles iraniennes (chemins de fer, centrales, usines, etc.).

Riposte et mouvements adverses

Cette cyber‑attaque a provoqué une réaction de la part de groupes pro‑Iran : les services Telegram et X ont vu augmenter les messages de menace, notamment de cyber‑attaques contre Israël ou des pays soutenant Israël, comme la Jordanie ou l’Arabie saoudite.

Silence des parties prenantes officielles

Ni les autorités iraniennes ni Bank Sepah n’ont fait de déclaration officielle sur l’attaque ou sa portée. Israël, de son côté, ne commente jamais publiquement les cyber‑opérations. Ce silence nourrit la théorie d'une opération clandestine menée par un groupe non officiel mais lié au renseignement israélien.

Antécédents récents

Predatory Sparrow n’est pas un acteur nouveau : dans le passé, le groupe a déjà revendiqué des attaques similaires :

  • contre des chemins de fer iraniens
  • contre des stations‑service iraniennes
  • d’une manière générale, sur diverses infrastructures critiques

Ces faits renforcent la crédibilité de leur revendication actuelle.

Implications et portée

Stratégiquement, cette attaque marquerait un tournant important : un élargissement du théâtre des opérations au cyber, dans un affrontement asymétrique : l’attaque d’un organisme financier majeur représente un signal fort, destiné à fragiliser le financement de l’appareil militaire iranien.

Civilement, l’impact est lourd : mise à l’arrêt d’un pan de la vie économique, fermetures de guichets, perturbation de salaires pour des millions d’Iraniens, blocage des stations‑service.

Géopolitiquement, cela révèle une nouvelle dimension du conflit : les cyber‑hackers sont instrumentalisés comme bras armé non officiel, susceptible d’agir sans reconnaissance diplomatique. Le risque d’escalade est réel : une cyber‑réponse iranienne pourrait frapper des pays tiers ou des infrastructures civiles occidentales.

Reprise du contrôle en Iran

Selon des rapports ultérieurs, les autorités iraniennes ont réagi en limitant l’accès à Internet et en renforçant la surveillance des appareils connectés des cadres de l’IRGC (traitement plus strict des communications numériques). L’article n’offre pas de confirmation sur la remise en service des services, mais suggère que la perturbation est importante et durable.

Résumé des faits

  1. Attaque menée le 17 juin 2025 contre Bank Sepah.
  2. Groupe Predatory Sparrow revendique via X la destruction infrastructurelle.
  3. Impacts tangibles : retraits impossibles, stations‑service paralysées, salaires retardés.
  4. Contexte : montée en puissance des cyber‑opérations dans le conflit Israël‑Iran.
  5. Absence de commentaires officiels ; apparition d’acteurs non‑étatiques dans les opérations.
  6. Possibilité d’escalade cyber‑géopolitique à l’échelle régionale voire globale.

Perspectives et enjeux futurs

Risque d’escalade : une réaction iranienne dans le cyber‑espace pourrait cibler les infrastructures civiles en Israël, dans les pays alliés ou même en Occident.
Évolution du champ de bataille : le cyber‑conflit devient central, plus rapide, moins visible mais potentiellement plus destructeur économiquement.
Enjeux de cyber‑défense : la vulnérabilité des infrastructures critiques (banques, énergie, transports…) pose question à l’échelle mondiale. L’attaque de Bank Sepah est un exemple frappant de l’efficacité d’une attaque ciblée sur l’économie civile, sans visée militaire directe.
Effets politiques internes : les citoyens iraniens sont exposés à un choc majeur : perturbation de leurs besoins quotidiennes (salaires, carburant), ce qui peut alimenter des mécontentements internes et affecter la stabilité du régime.

En résumé

Cet incident de 17 juin 2025 marque un pas significatif dans l’escalade entre Israël et l’Iran : il révèle l’utilisation systématique du cyber‑espace comme terrain d’opérations, et non plus comme simple support aux attaques physiques. En s’en prenant à une institution vitale comme Bank Sepah, les hackers pro‑Israël ont infligé un dommage économique et psychologique lourd, tout en envoyant un signal politique puissant. L’absence de reconnaissance officielle et l’usage d’acteurs extra‑étatiques rendent la situation d’autant plus périlleuse : difficile à contrôler, sujette à des représailles imprévisibles, elle expose à une spirale de contre‑attaques cybernétiques aux conséquences globales.

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Démantèlement d'Archetyp Market

Dark Web

En juin 2025, Europol et ses partenaires internationaux ont mené une vaste opération visant à démanteler Archetyp Market, un des plus pérennes marchés noirs du Dark Web. Les actions coordonnées entre l’Allemagne, les Pays‑Bas, l’Espagne, la Roumanie, la Suède et les États‑Unis ont permis la mise hors ligne de l’infrastructure, l’arrestation de l’administrateur principal, et la saisie de biens importants.

Contexte et historique du marché

Lancé en mai 2020 par un individu se faisant appeler « ASNT », également identifié sous le pseudonyme YosemiteGhostWrite, Archetyp Market fonctionnait exclusivement sur Tor. Il utilisait la crypto‑monnaie Monero afin de préserver l’anonymat de ses utilisateurs (≃ 612 000 inscrits) et du trafic estimé à plus de 250 millions d’euros depuis sa création.

Le marché se démarquait par sa spécialisation dans la vente de drogues : cocaïne, MDMA, amphétamines, et surtout des opioïdes synthétiques très puissants comme le fentanyl, accessibles via plus de 17 000 annonces.

Opération de démantèlement

Entre le 11 et le 13 juin 2025, une coalition d’environ 300 policiers a opéré simultanément dans plusieurs pays, avec le soutien opérationnel d’Europol et d’Eurojust :contentReference[oaicite:3]{index=3}.

  • Aux Pays‑Bas : les serveurs hébergeant la plateforme ont été saisis et mis hors ligne.
  • En Espagne : un Allemand de 30 ans, soupçonné d’être l’administrateur principal (ASNT), a été arrêté à Barcelone.
  • En Allemagne et en Suède : des personnes identifiées comme modérateurs ou vendeurs majeurs ont été ciblées.

Saisies et preuves

Les autorités ont saisi des actifs d’une valeur estimée à 7,8 millions d’euros (~9 millions USD), incluant véhicules de luxe et crypto‑monnaies.

L’opération s’appuie sur plusieurs années d’enquêtes : analyse criminelle, suivi des flux financiers, expertise numérique, cartographie des infrastructures et collaboration inter‑services.

Un bandeau de saisie « seizure notice » a été apposé sur la page d’accueil d’Archetyp, accompagné d’une vidéo stylisée mettant en scène l’opération.

Réactions institutionnelles

Jean‑Philippe Lecouffe, directeur adjoint d’Europol pour les opérations, a souligné l’importance du démantèlement : « un message clair : il n’y a pas de refuge sûr pour ceux qui tirent profit du mal ».

L’opération montre l’ampleur des liens entre les services de plusieurs pays et leur capacité à viser les racines logistiques des marchés criminels en ligne, notamment ceux spécialisés dans les opiacés très dangereux comme le fentanyl.

Contexte plus large

Le démantèlement d’Archetyp s’inscrit dans une série de vastes opérations internationales contre les marchés du Dark Web, comme Incognito, Nemesis, Bohemia, Tor2Door ou Kingdom Markets.

En mai 2025, l’opération RapTor a conduit à l’arrestation de 270 individus, et à la saisie de plus de 200 millions USD, de 144 kg de fentanyl et de 180 armes à feu.

Ces actions illustrent la stratégie continuelle des forces de l’ordre : utiliser l’analyse de données issues des saisies antérieures pour cibler vendeurs, acheteurs et infrastructures à l’échelle mondiale.

Enjeux et enseignements

  • Affaiblissement des réseaux mondiaux : le démantèlement freine le trafic de substances dangereuses à l’échelle transnationale.
  • Importance du travail d’enquête long terme : la collecte d’éléments numériques et financiers est essentielle pour construire des dossiers solides avant intervention.
  • Effet dissuasif accru : ces opérations démontrent à la communauté criminelle en ligne qu’ils ne sont pas à l’abri.
  • Jeu du “Whac‑a‑mole” : malgré chaque fermeture, de nouveaux marchés apparaissent rapidement, exigeant une pression constante des autorités.
  • Rôle des crypto‑monnaies : la traçabilité devient un levier contre ces réseaux grâce à une collaboration avec les plateformes.

En résumé

L’opération visant Archetyp Market marque un coup de force significatif contre le trafic de drogues sur le Dark Web. Elle s’inscrit dans un schéma persistant d’actions coordonnées transfrontalières. Si chaque marché peut être remplacé, la pression cumulée nuit à leur viabilité à long terme. Cependant, tant que la demande subsiste, les autorités devront entretenir une vigilance permanente et renforcer les outils techniques et législatifs de lutte contre cette criminalité numérique.

Sources :

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Cyber-attaque contre Sorbonne Université

Fonctionnement et protection contre le spear phishing

Une cyber-attaque a ciblé l'Université de la Sorbonne en juin 2025 faisant suite à une cyber-attaque contre l'Éducation Nationale il y a quelques jours.

L'attaque a plus particulièrement ciblé les fonctions Ressources Humaines et Paye de la Sorbonne, et à consisté à recopier les données personnelles des salariés de la Sorbonne, ainsi que des anciens salariés dont les données étaient archivées. 32.000 comptes sont concernés par cette attaque qui n'a pour l'instant pas été revendiquée. Les données concernées par la cyber-attaque sont l'identité complète, l'IBAN, le numéro de Sécurité Sociale et des données ayant trait à la rémunération.

Il s'agit de la 3ème cyber-attaque contre la Sorbonne en un an, comme le souligne Clément Domingo sur Twitter. Cette attaque souligne la vulnérabilité des établissements universitaires, fruit d'un sous-investissement en infrastructures de sécurité.

Les préconisations :

  • changer le mot de passe des adresses emails contenues dans le profil ;
  • changer le mot de passe lié au compte bancaire ;
  • prévenir sa banque d'un risque de fraude ;
  • faire particulièrement attention aux tentatives de spear phishing ;
  • émettre une alerte d'usurpation d'identité sur France Identité.
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Qu'est ce qu'un botnet ?

qu'est ce qu'un botnet ?

Le terme botnet est une contraction des mots « robot » et « network » (réseau en anglais). Il désigne un ensemble d’ordinateurs ou d’appareils connectés à internet, infectés par un logiciel malveillant, et contrôlés à distance par un pirate informatique sans le consentement de leurs propriétaires. Ces machines, appelées « bots » ou « zombies », sont utilisées de manière coordonnée pour effectuer diverses activités malveillantes à grande échelle.

Origine et évolution des botnets

Les botnets ont commencé à apparaître au début des années 2000, notamment avec des virus comme Agobot, Spybot et SDBot. À l’origine, ces réseaux étaient utilisés principalement pour envoyer du spam ou lancer des attaques DDoS (Distributed Denial of Service).

Aujourd’hui, les botnets sont bien plus sophistiqués. Ils peuvent cibler une grande variété d’appareils : ordinateurs, serveurs, smartphones, objets connectés (IoT), etc. Les cybercriminels peuvent louer ces réseaux à d’autres hackers pour différentes activités illégales.

Comment fonctionne un botnet ?

Le fonctionnement d’un botnet repose généralement sur trois étapes :

  1. Infection : L’appareil est infecté via un malware, souvent diffusé par e-mail, téléchargement piégé, ou vulnérabilité logicielle.
  2. Contrôle : Une fois infecté, l’appareil se connecte à un serveur de commande et de contrôle (C&C pour Command & Control), qui peut être centralisé ou distribué (via des systèmes de type peer-to-peer ou blockchain).
  3. Exécution : L’attaquant utilise le botnet pour mener ses actions : spam, vol de données, cryptomining, etc.

Usages malveillants d’un botnet

Les botnets peuvent être utilisés pour une large gamme d’activités criminelles :

  • Attaques DDoS : Saturer les serveurs d’un site web pour le rendre indisponible.
  • Envoi de spam : Diffuser en masse des e-mails publicitaires ou frauduleux.
  • Vol d'identifiants : Enregistrer les frappes clavier (keylogging) ou capturer des données personnelles.
  • Fraude publicitaire : Générer de faux clics sur des publicités pour créer de faux revenus.
  • Cryptojacking : Exploiter les ressources des machines infectées pour miner de la cryptomonnaie.

Exemples célèbres de botnets

Plusieurs botnets ont marqué l’histoire de la cybersécurité. Voici quelques exemples :

  • Mirai (2016) : Un botnet basé sur des objets connectés mal sécurisés. Il a été utilisé pour paralyser des sites comme Twitter, Netflix ou GitHub.
  • Emotet : Initialement un cheval de Troie bancaire, Emotet a évolué en un botnet multifonction extrêmement dangereux, utilisé pour propager d’autres malwares comme TrickBot ou Ryuk.
  • Necurs : L’un des plus grands botnets d’envoi de spam, actif pendant plusieurs années avant d’être démantelé en 2020.

Méthodes de détection et de protection

Il n’est pas toujours évident pour un utilisateur de savoir si son appareil est infecté. Toutefois, certains signes peuvent alerter :

  • Ralentissement anormal de l’appareil
  • Consommation excessive de bande passante
  • Présence de processus inconnus ou suspects

Pour se protéger contre les botnets, il est recommandé de :

  • Maintenir son système et ses logiciels à jour
  • Utiliser un antivirus et un pare-feu efficaces
  • Éviter de cliquer sur des liens ou pièces jointes douteux
  • Changer régulièrement ses mots de passe
  • Segmenter les réseaux, notamment pour les objets connectés

Lutte internationale contre les botnets

Face à l’ampleur du phénomène, des efforts sont faits à l’échelle internationale pour lutter contre les botnets. Des organismes comme Europol, le FBI ou l’ANSSI en France participent à des opérations conjointes de démantèlement.

Des collaborations public-privé (Microsoft, Symantec, etc.) permettent également de neutraliser les infrastructures de commande des botnets. Le démantèlement de botnets comme Gameover Zeus ou Andromeda en sont de bons exemples.

En résumé

Les botnets représentent une menace sérieuse pour la sécurité informatique mondiale. Leur capacité à exploiter des millions d’appareils pour servir des intérêts criminels en fait des outils puissants et dangereux. Face à cela, la vigilance individuelle, la coopération internationale et l’évolution des technologies de cybersécurité sont plus que jamais nécessaires pour protéger nos infrastructures numériques.

Sources :

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Paragon Graphite cible des journalistes européens

Le spyware Paragon Graphite cible des journalistes européens

Des chercheurs du Citizen Lab de l’université de Toronto ont récemment mis au jour une campagne de surveillance illégitime utilisant le spyware Graphite, développé par l’entreprise israélienne Paragon Solutions, soutenue par des intérêts états-uniens. Des journalistes européens, notamment en Italie, ont été ciblés à l’aide d’une faille zero‑click, sans aucun geste de leur part.

Origine et structure de Paragon Solutions

  • Fondée en Israël en 2019, Paragon Solutions a été cofondée par l’ex-PM israélien Ehud Barak et d’anciens responsables du renseignement.
  • En décembre 2024, l’entreprise a été rachetée par la société d’investissement américaine AE Industrial Partners +, dans un accord de plus de 500 M$.
  • Paragon se positionne comme un acteur « plus vertueux » que des concurrents comme la NSO Group, affirmant privilégier un usage à des fins de sécurité démocratique.

Description de Graphite

Graphite est un spyware de type « mercenaire », doté d’un exploit zero‑click : l’infection s’opère sans action de l’utilisateur (pas de lien cliqué ni de fichier ouvert), via des plateformes comme iMessage.

Il permet un accès à distance à des messageries chiffrées tels que WhatsApp et Telegram, reproduisant les capacités du tristement célèbre Pegasus de NSO, mais se limitant parfois aux apps de messagerie.

Apple a corrigé la faille initiale, identifiée comme CVE‑2025‑43200, dans iOS 18.3.1.

Cibles visées et preuve de l’infection

Journalistes italiens de Fanpage.it

  • Ciro Pellegrino, chef du bureau de Naples, a reçu le 29 avril une notification d’Apple confirmant une tentative d’infection d’iPhone opérée début 2025 (iOS 18.2.1) via iMessage.
  • Francesco Cancellato, rédacteur en chef, a aussi été visé d’après une notification de WhatsApp sur Android, bien que les preuves forensiques complètes manquent encore.
  • Un troisième journaliste européen non nommé a été ciblé via un même vecteur iMessage, selon le Citizen Lab.

État des preuves techniques

Le Citizen Lab a mis en évidence des échanges avec des serveurs attribués à Paragon, via la même adresse iMessage détectée sur les deux smartphones italiens. La corrélation entre ces attaques renforce la piste d’un incident orchestré par une même infrastructure malveillante.

Réponses de WhatsApp, Apple, et implications

En janvier 2025, Meta (maison-mère de WhatsApp) a détecté près de 90 utilisateurs ciblés en Europe. Une faille a été corrigée et Paragon a reçu une lettre d’avertissement (cease-and-desist).

Apple a reconnu la vulnérabilité CVE‑2025‑43200 et déployé un patch via iOS 18.3.1.

Position du Citizen Lab

Selon John Scott‑Railton, chercheur au Citizen Lab : « Paragon est désormais englué dans le même scandale d’abus que NSO Group… ce n’est pas seulement quelques pommes pourries, c’est tout le système ». L’ONG plaide pour une responsabilité accrue des fournisseurs de spyware et des utilisateurs gouvernementaux.

Contexte italien : COPASIR et dénonciations

Le COPASIR, organe de supervision parlementaire italien, a reconnu l’usage de Graphite contre des activistes (migrants), avec autorisation légale, mais nie pour les journalistes Cancellato et Pellegrino.

Paragon affirme avoir proposé d’auditer les logs pour vérifier l’usage sur Cancellato — proposition rejetée par le gouvernement italien, ce qui a conduit Paragon à couper ses liens avec Rome.

Les propos du COPASIR sur l’absence d’infection de Cancellato sont remis en question ; Pellegrino suspecte que Fanpage était spécifiquement visée pour ses enquêtes politiques.

Conséquences politiques et légales

  • En réaction, un groupe de journalistes italiens a déposé plainte en février 2025, dénonçant une atteinte grave à la liberté de la presse et à la démocratie.
  • Le gouvernement Meloni reste sur la défensive : il n’aurait jamais autorisé une surveillance ciblée de journalistes.
  • L’affaire soulève des inquiétudes quant au recul démocratique et à l’essor de la légalisation des technologies de surveillance de masse.

Activistes, ONG et surveillance civile

Le phénomène ne se limite pas aux journalistes : des activistes travaillant sur les migrations et droits de l’homme, comme David Yambio (cas de surveillance juridique devant la CPI), ont confirmé avoir reçu des alertes de type Apple et WhatsApp, attribuables à Paragon. COPASIR admet ces surveillances mais les justifie par des motifs liés à l’ordre public.

Dimension internationale et alliances étasuniennes

  • Aux États‑Unis, Paragon détient un contrat d’environ 2 M$ avec l’ICE (immigration), et la DEA utilise également sa technologie, malgré un ordre exécutif de 2023 interdisant l’achat de spyware ayant servi à réprimer la dissidence.
  • L’inversement des effets de cet ordre exécutif sur les contrats américains demeure incertain.
  • Citizen Lab signale des déploiements similaires en Australie, au Canada, à Chypre, au Danemark, à Singapour ou encore au sein de forces policières régionales telles que l’Ontario Provincial Police.
  • L’affaire met en lumière la mondialisation du marché des spywares gouvernementaux, et les insuffisances des régulations transnationales en matière de droits numériques.

Enjeux éthiques et démocratiques

Le cas Paragon révèle une tension entre sécurité nationale et libertés civiles : surveillance de journalistes, militants pro-migrants et révocation des garanties démocratiques forbissent de penser un encadrement plus strict et transparent du commerce des spywares.

Les chercheurs plaident pour un contrôle indépendant, y compris via des audits techniques systématiques, afin de prévenir la dérive autoritaire. Ils alertent sur l’effet d’accoutumance : une fois la surveillance avancée tolérée par un État, elle tend à se banaliser.

L’enquête démontre que même dans des démocraties, l’usage des spywares à visée politique est possible, ciblant journalistes, activistes et opposants. Le cas Paragon-Graphite met en lumière la nécessité d’un verrou légal, technique et institutionnel pour garantir la fonction démocratique de la presse et protéger les droits fondamentaux face aux technologies intrusives.

Source : Paragon spyware activity found on more journalists’ devices - The Record Media

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Faille EchoLeak dans Microsoft 365 Copilot

Microsoft 365 Copilot

Contexte et découverte

Le 11 juin 2025, BleepingComputer publie un article traitant de la découverte d’une faille critique baptisée EchoLeak dans Microsoft 365 Copilot, identifiée par la référence CVE‑2025‑32711. Il s’agit de la première vulnérabilité « zero‑click » jamais découverte dans un assistant IA : aucun clic, aucune interaction utilisateur n’est nécessaire pour déclencher l’exfiltration de données sensibles.

L’attaque a été développée en janvier 2025 par les chercheurs d’Aim Labs et remontée immédiatement à Microsoft, qui a classé la faille comme critique et déployé un correctif côté serveur dès mai 2025. Microsoft indique qu’aucun client n’a été visé ou compromis dans le monde réel.

Fonctionnement de Microsoft 365 Copilot

Copilot est un assistant IA intégré aux applications Office (Word, Excel, Outlook, Teams), exploitant les modèles GPT d’OpenAI et Microsoft Graph pour générer du contenu, analyser des données ou répondre à des questions sur les fichiers, courriels ou discussions internes de l’entreprise.

Sa puissance réside dans le mécanisme de RAG (Retrieval‑Augmented Generation) : lorsque l’utilisateur pose une question, Copilot recherche dans le contexte d’entreprise (emails, documents, chats) et intègre ce contexte dans le prompt soumis au modèle}.

Principes de l’attaque EchoLeak

L’attaque se déroule en plusieurs étapes :

  1. Un attaquant envoie un courriel piégé ressemblant à un document professionnel classique, mais intégrant une injection de prompt dissimulée.
  2. La formulation trompeuse contourne les filtres XPIA de Microsoft (cross‑prompt injection attack).
  3. Lorsqu’un utilisateur formule ultérieurement une question à Copilot, le RAG récupère les passages du courriel piégé pour contextualiser la réponse.
  4. Le prompt injecté amène l’IA à extraire des données sensibles depuis l’environnement interne et à les intégrer dans un lien ou une image générée.
  5. Certaines balises Markdown d’image déclenchent automatiquement une requête du navigateur vers un domaine externe, emportant les données exfiltrées, soit : image request = fuite de données.
  6. Microsoft bloque la plupart des domaines externes via sa politique CSP, mais autorise Teams et SharePoint, qui peuvent être abusés comme vecteurs d’exfiltration.

En quoi EchoLeak est-il révolutionnaire ?

C’est la première vulnérabilité « LLM scope violation » formellement identifiée : une IA LLM extraie et divulgue de manière sélective des données privilégiées sans aucune interaction explicite ou consentement de l’utilisateur.

Ainsi, l’attaque est entièrement silencieuse et automatisable à l’échelle des entreprises, sans déclenchement visible pour la victime.

Remédiation et recommandations

Microsoft a corrigé EchoLeak côté serveur et assure que les utilisateurs n’ont aucune action à réaliser.

Les entreprises sont cependant invitées à renforcer leur posture de sécurité en :

  • Renforçant les mécanismes de filtrage des injections de prompt (XPIA).
  • Imposant un scoping d’entrée strict des prompts injectés.
  • Ajoutant des filtres post‑génération pour détecter et bloquer les liens externes ou contenus structurés non conformes.
  • Configurant le RAG pour exclure les communications externes et ainsi éviter la récupération de prompts suspects.

Impacts stratégiques et enjeux futurs

L’attaque EchoLeak met en lumière des menaces émergentes liées à l’intégration massive des IA LLM dans les workflows d’entreprise. À mesure que ces systèmes gagnent en autonomie et en accès aux données sensibles, les vecteurs d’exploitation deviennent plus sophistiqués.

Des vulnérabilités horizontales comme LLM scope violation soulignent les limites des approches traditionnelles (pare-feu, filtrage web, ACL), qui ne peuvent pas gérer l’exploitation fine et contextuelle par IA.

EchoLeak ouvre une voie dangereuse : une classe entière de vulnérabilités exploitant le comportement interne des LLM et la logique RAG. Il devient crucial d’adopter des défenses centrées sur la politique de sortie des données, la traçabilité fine des requêtes IA, le contrôle strict des contenus activant des requêtes externes, ainsi qu’une gouvernance rigoureuse des assistants IA.

Avis externes et confirmation technique

Un article de Cybersecurity Dive confirme l’essentiel des faits : EchoLeak pourrait permettre à un attaquant distant d’exfiltrer des informations simplement via un email piégé, sans qu’aucune action utilisateur ne soit requise.

Selon Adir Gruss (Aim Security), cette vulnérabilité marque une avancée en recherche sécurité IA, démontrant la possibilité d’automatisation complète de l’exfiltration des données les plus sensibles accessibles par Copilot.

Le même article souligne que la configuration par défaut de Copilot exposait la majorité des organisations, jusqu’au déploiement du correctif.

En résumé

Le cas EchoLeak (CVE‑2025‑32711) démontre que :

  • Les assistants IA intégrés aux environnements d’entreprise peuvent devenir des vecteurs d’attaque silencieux.
  • Des vulnérabilités « zero-click » peuvent exfiltrer des données critiques sans interaction.
  • Les techniques de prompt injection peuvent réussir à manipuler les LLM via des contenus contextualisés.
  • Les mécanismes automatiques de génération de contenu (images, liens) doivent être strictement encadrés.
  • Une défense efficace nécessite une approche holistique : filtrage d’entrée, scoping IA, post-traitement et politique de sortie de données.

EchoLeak est une alerte majeure pour les secteurs en pleine adoption de l’IA : sans une sécurité adaptée, ces technologies peuvent exposer des données internes à moindre coût et à large échelle.

Source : Zero-click AI data leak flaw uncovered in Microsoft 365 Copilot - BleepingComputer.

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Attaque Black Basta via Microsoft Teams et scripts Python

Groupe de hackers Black Basta

L’article de The Hacker News du 11 juin 2025 analyse comment des ex‑membres du groupe de ransomware russophone Black Basta ont, après leur départ, réutilisé un serveur bancaire exfiltré pour leurs propres activités malveillantes.

Contexte et fuite des discussions internes

Début 2025, une vaste fuite de plus de 200 000 messages internes du groupe de hackers, couvrant la période septembre 2023–septembre 2024, a été publiée en ligne. Cette fuite—par l’initié connu sous le pseudonyme « ExploitWhispers »—visait à punir Black Basta pour ses attaques contre des banques russes ; son authenticité a été confirmée par plusieurs experts en cybersécurité.

Présentation de Black Basta

  • Emergence : avril 2022, branche de Conti.
  • Modèle RaaS double extorsion : chiffrement + fuite de données.
  • Visé : plus de 500 organisations (infrastructures, entreprises) en Amérique du Nord, Europe, Australie.
  • Gains estimés : ≈ 107 M$ BTC, principalement auprès d’une centaine de victimes.

Instabilité interne et exfiltration de serveurs

Les logs internes révèlent un groupe en crise : conflits entre membres, escroqueries envers des victimes, violence psychologique, déficit de rémunération. Un acteur clé, « Tramp » (alias LARVA‑18), qui gérait un réseau de spam pour QakBot, est particulièrement ciblé.

Des membres ont quitté Black Basta pour rejoindre d’autres groupes, notamment CACTUS (alias Nurturing Mantis) et Akira). L'article montre que certains ont conservé l'accès à un serveur exfiltré à partir d'une banque, devenu un point pivot pour des attaques ultérieures.

Techniques d’intrusion et CVE exploitées

Les logs démontrent une exploitation habile des failles connues, configurations SMB/RDP faibles, VPN par défaut et bruteforce. Boîte à outils : Cobalt Strike, Mimikatz, PsExec, scripts PowerShell, droppers via plateformes publiques (transfer.sh, temp.sh…) :contentReference[oaicite:6]{index=6}.

62 CVE (dont 53 activement exploitées) sont mentionnées, ciblant des systèmes : Citrix, VMware, Zyxel, Confluence, Exchange, Palo Alto, Cisco, etc. :contentReference[oaicite:7]{index=7}.

Tactiques de social engineering et persistance

Mail bombing, appels usurpés, utilisation de Microsoft Teams et Quick Assist ou RMM comme AnyDesk pour l’élévation de privilèges. L’utilisation du loader BackConnect (alias QBACKCONNECT), implanté via OneDriveStandaloneUpdater.exe, permet la persistance sur la machine cible — une tactique reprise par CACTUS, suggérant le transfert d’opérateurs.

Les ex‑membres utilisent aussi le malware SystemBC et un loader en Go ou Java pour établir des connexions SSH inversées et des proxy SOCKS, témoignant d’évolution continue de leurs TTP.

Implications géopolitiques et réactions internes

Selon Trellix, le chef « GG » (alias Oleg Nefedov), arrêté à Erevan en juin 2024, aurait été exfiltré grâce à des contacts au sein des autorités russes, évoquant un « couloir vert » et un soutien de très haut niveau, possiblement au plus haut sommet russophone :contentReference[oaicite:10]{index=10}.

Dans les chats, les membres s’inquiètent de représailles occidentales : saisies, inclusion sur listes terroristes, or sanctions, en référence au cas Colonial Pipeline et aux actions contre TrickBot.

Migration vers CACTUS et usage de serveurs bancaires

L’article pointe qu’après leur départ, certains anciens de Black Basta ont poursuivi leur activité au sein de CACTUS en réutilisant un serveur bancaire déjà exfiltré, réaffirmant la porosité entre groupes et la réutilisation d’infrastructures compromises :contentReference[oaicite:12]{index=12}.

Cette astuce permet d’économiser sur les coûts d’hébergement malveillant et facilite la persistance sur des hôtes jadis ciblés, augmentant l’efficacité des attaques ultérieures.

8. Enseignements et défense

La fuite permet de renforcer les défenses : identification rapide des CVE exploitables, compréhension de la pipeline d’attaque (initial access ➝ persistance ➝ exfiltration ➝ ransomware), simulation de social engineering dans la formation, et blocage des outils et serveurs de commande et contrôle.

Des mécanismes comme le patching proactif (particulièrement sur les CVE identifiés), la MFA résistante au phishing, le monitoring des connexions Quick Assist/RMM et l’organisation d’un threat hunting centré sur BackConnect/SystemBC sont recommandés :contentReference[oaicite:13]{index=13}.

L’article souligne comment la fuite des logs a jeté un éclairage sans précédent sur le fonctionnement interne de Black Basta : ses conflits, ses méthodes, son prolongement chez CACTUS, et l’économie de leurs actifs malveillants.

Ce cas illustre l’interconnexion des groupes criminels, l’importance stratégique des fuites d’informations dans le monde RaaS, ainsi que la nécessité urgente pour les organisations de bâtir des défenses adaptatives contre une menace cyber en constante mutation.

Source : Former Black Basta Members Use Microsoft Teams and Python Scripts in 2025 Attacks - The Hacker News
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Attaque par force brute sur l'interface admin Apache Tomcat

attaque par force brute interface apache tomcat

Le 11 juin 2025, le site BleepingComputer a publié un article décrivant en détail une série d’attaques coordonnées par force brute visant les interfaces de gestion Web de Apache Tomcat (le gestionnaire “Manager”) exposées sur internet. Ces attaques massives, relevées par la plateforme de threat intelligence GreyNoise, démontrent une recrudescence notable de tentatives d’intrusion automatisées contre des services Tomcat accessibles en ligne.

Contexte et fonctionnement

Apache Tomcat est un serveur Web open-source largement utilisé, notamment par les entreprises et les fournisseurs de SaaS. Le module Tomcat Manager est une interface Web permettant aux administrateurs de gérer les applications, de les déployer ou de les stopper via navigateur.

Par défaut, ce gestionnaire est restreint à l’accès depuis localhost (127.0.0.1), sans identifiants prédéfinis, et verrouillé à distance. Cependant, lorsqu’il est mal configuré ou exposé sur Internet, il devient une cible de choix pour les cybercriminels.

Le déroulement des attaques

  • Début de l’observation : à partir du 5 juin 2025, GreyNoise détecte deux campagnes coordonnées ciblant les interfaces Tomcat Manager exposées.
  • Campagne 1 – Login Attempt : environ 298 adresses IP distinctes (99,7 % malveillantes) tentent des connexions par force brute vers Tomcat Manager.
  • Campagne 2 – Force brute traditionnelle : environ 250 adresses IP, elles aussi essentiellement malveillantes, testent des mots de passe en masse via un script ou un botnet.
  • Total : près de 400 IPs uniques sont impliquées, dont beaucoup provenant d'infrastructures hébergées chez DigitalOcean (ASN 14061).

Ces IPs montrent une focalisation marquée sur les services Tomcat, typique d’une recherche opportuniste de serveurs mal sécurisés. Les attaques ne se basent pas sur une vulnérabilité particulière, mais exploitent la présence même des interfaces exposées.

Risque et impact

Bien que ces attaques ne ciblent pas une faille spécifique, elles constituent un signal d’alerte quant à l’intérêt criminel pour les consoles Tomcat ouvertes à Internet. Une interface accessible par cette méthode pourrait rapidement conduire à une compromission complète du service serveur, même sans un bug de sécurité. Le simple login par force brute peut suffire si les identifiants sont faibles ou standards.

Recommandations de sécurité

L’article cite plusieurs recommandations critiques :

  • Limiter l’accès à Tomcat Manager : restreindre les accès à localhost ou à des réseaux privés via pare-feu ou VPN.
  • Mettre en place une authentification forte : utiliser des mots de passe complexes, modifier les identifiants par défaut, implémenter l’authentification multi‑facteurs.
  • Surveiller les journaux (logs) de connexion : détecter les tentatives multiples ou provenant d’adresses inhabituelles et les bloquer immédiatement.
  • Bloquer les IP suspectes : automatiser le blocage via IPS/IDS/firewall contre les adresses identifiées comme malveillantes.

GreyNoise recommande également d’utiliser leurs listes dynamiques d’IPs malveillantes pour anticiper et prévenir de futures attaques.

Contexte plus large des vulnérabilités Tomcat

L’article rappelle que, bien que les attaques observées aujourd’hui ne reposent pas sur une faille technique, Apache Tomcat a corrigé plusieurs vulnérabilités critiques ces derniers mois :

  • CVE‑2025‑24813 : faille RCE via requête PUT, exploitée activement depuis mars 2025, permettant l’exécution de code à distance sans authentification.
  • Historique : en décembre 2024, d’autres failles RCE (CVE‑2024‑56337, CVE‑2024‑50379) ont été corrigées, montrant une cadence élevée des alertes critiques.

L'article souligne que, même si aucune vulnérabilité identifiée n’est exploitée dans cette vague actuelle, les activités détectées peuvent être un signal précurseur d’attaques exploitant des failles ou des pratiques de configuration faibles.

En résumé

En résumé, cette campagne met en évidence une menace persistante : les interfaces Tomcat Manager exposées sur Internet sont des cibles priées par les acteurs malveillants qui utilisent des réseaux botnets pour des attaques en force brute à grande échelle.

La principale leçon à retenir est que la sécurité de ces interfaces repose avant tout sur une configuration stricte (accès restreints, mots de passe robustes, authentification multifacteur), une surveillance active (analyse des logs, blocage d’IPs suspectes), et la mise à jour régulière des patchs de sécurité.

Points clés à retenir

  • Campagne coordonnée identifiée dès le 5 juin 2025 avec environ 400 IPs impliquées.
  • Focalisation sur Tomcat Manager ouvert à Internet, sans exploitation de faille particulière.
  • Infrastructure toxique hébergée en partie sur DigitalOcean.
  • Mesures recommandées : restreindre l’accès, renforcer l’authentification, surveiller et bloquer les IPs suspectes, appliquer les patchs.
  • Risques associés : brute force pouvant mener à l’exécution de code, joignable à travers des interfaces mal configurées ou non protégées.

Ce scénario renforce l’importance d’une stratégie de sécurité multi‑couches incluant configuration, surveillance, et mise à jour continue des infrastructures exposées.

Source : Brute-force attacks target Apache Tomcat management panels - Bleeping Computer
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40.000 caméras de sécurité accessibles par internet

40000 caméras de sécurité accessibles sur internet

Une étude récente menée par Bitsight TRACE a révélé une problématique alarmante : plus de 40 000 caméras de surveillance, tant HTTP que RTSP (Real-Time Streaming Protocol), sont actuellement accessibles sur Internet sans aucune protection ni mot de passe.

Comment cette découverte a-t-elle été faite ?

Bitsight a procédé à des balayages massifs d'internet pour identifier des flux vidéo disponibles via :

  • HTTP : les caméras qui fournissent un flux image statique (instantané) sans authentification ;
  • RTSP : les caméras professionnelles offrant un flux vidéo continu sans contrôle d’accès.

Pour les caméras HTTP, les chercheurs ont analysé les URLs typiques et les API des fabricants, testant des requêtes jusqu’à trouver des images libres.

Répartition géographique

Parmi les 40 000 caméras exposées :

  • ~14 000 se situent aux États-Unis, suivis de près par le Japon (~7 000), l’Autriche (~2 000), la République tchèque (~2 000) et la Corée du Sud (~2 000) ;
  • Aux États-Unis, la Californie et le Texas sont les États les plus concernés.
Figure : Répartition mondiale et par États des caméras exposées (source Bitsight, 10 juin 2025)

Conséquences potentielles heureusement et dangereusement multiples

Bien que certains flux soient délibérément publics (oiseaux, plages…), la majorité représente de graves violations :

  • Privée : surveillance de portes d’entrée, salons, chambres, etc. ;
  • Entreprise : bureaux, salles de réunion, écrans, tableaux blancs ;
  • Industrielle : usines, processus internes, secrets de fabrication ;
  • Infrastructures critiques : centres de données, cliniques, transports publics, distributeurs bancaires.

Des discussions ont été repérées sur le dark web, où des acteurs malveillants échangent des outils pour repérer et exploiter ces caméras — certains proposent même des accès à la vente.

Risques de cyberespionnage et criminalité

Les caméras exposées peuvent être instrumentalisées pour :

  • espionnage d’espaces sensibles, notamment via mapping de zones non surveillées ou collecte d’informations visuelles ;
  • préparation de cambriolages, repérage des routines ou mouvements personnels ;
  • observation de données visibles sur écrans ou documents en temps réel ;
  • manipulation d’images ou d’informations à des fins de fraude ou chantage ;
  • analyse de comportements généraux — fréquentations, périodes creuses, etc. — utile aux voleurs ou aux concurrents.

Le Department of Homeland Security (DHS) américain a déjà alerté sur le potentiel recours à ces caméras pour de l’espionnage sophistiqué, notamment à visée géopolitique.

Chiffres clés (juin 2025)

  • 40 000+ caméras exposées (RTSP & HTTP) ;
  • 14 000 aux États-Unis, 7 000 au Japon, ~2 000 dans chacun d’Autriche, République tchèque, Corée du Sud ;
  • 78,5 % HTTP, 21,5 % RTSP ;
  • Des caméras visibles : domiciles, bureaux, centres de données, transports, hôpitaux, usines ;
  • Échanges d’outils et de flux sur le dark web.

Recommandations — que faire ?

Pour les particuliers :

  • Vérifier l’exposition depuis l’extérieur de votre réseau local — via un VPN, smartphone en data, etc. ;
  • Changer les identifiants par défaut, utiliser des mots de passe robustes et uniques ;
  • Désactiver l’accès distant si inutile ;
  • Mettre à jour le firmware dès qu’un correctif est disponible ;
  • Surveiller les journaux et alertes suspectes (connexion depuis une IP extérieure, etc.).

Pour les entreprises et organisations :

  • Restreindre l’accès via pare-feu et VPN — privilégier les accès internes ou sécurisés ;
  • Mise en place d’alertes de connexion anormale ;
  • Segmenter les caméras — zone DMZ, réseau isolé avec accès très limité ;
  • Procédures d’audit régulières pour détecter des ports ouverts ;
  • Former les administrateurs et sensibiliser le personnel aux vulnérabilités IoT ;
  • Consulter régulièrement des rapports (comme celui de Bitsight) pour évaluer sa posture globale sur la surface d’attaque ouverte.

Vers une meilleure cyberhygiène

Cette situation démontre clairement que la simplicité d’installation des caméras connectées — plug‑and‑play, pilotées par des interfaces web ouvertes — peut masquer un défaut de conception dangereux. La responsabilité incombe aussi bien aux fabricants qu’aux utilisateurs.

Du côté fabricant, plusieurs approches sont nécessaires :

  • Changer les mots de passe par défaut pour chaque caméra ;
  • Exiger la configuration d’un mot de passe avant toute activation ;
  • Activer automatiquement les mises à jour sécurisées ;
  • Bloquer les accès RTSP/HTTP non chiffrés ;
  • Segmenter le protocole de gestion hors du flux vidéo principal.

Du côté de l’utilisateur, la vigilance, la mise à jour et la limitation de l’exposition restent les meilleurs garde-fous.

En résumé

La crise de la vie privée et de la sécurité liée aux caméras mal configurées n’est pas anodine. Avec plus de 40 000 caméras exposées — sans protection, réparties sur des sites résidentiels, industriels ou stratégiques — le constat est alarmant. Il est urgent d’adopter des pratiques solides de configuration et de surveillance pour sécuriser ces dispositifs.

La situation peut encore empirer, car une simple recherche d’IP suffit à quiconque pour repérer ces sources. Si vous suspectez que votre installation est vulnérable, prenez dès aujourd’hui les mesures recommandées.

Source : 40,000 Security Cameras Exposed to Remote Hacking - Security News

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Le groupe de hackers FIN6 s'intéresse aux RH via Linkedin et Indeed

Groupe de hackers FIN6

Contexte et menace : FIN6 et le malware More_eggs

FIN6 est un groupe cybercriminel actif depuis 2012, connu pour ses attaques sur les systèmes de point de vente (PoS) et ses campagnes Magecart visant le vol de données bancaires. Il collabore avec "Golden Chickens" (aussi connu comme Venom Spider), fournisseur du malware More_eggs, un backdoor JavaScript multifonction.

Nouvelle technique : le CV comme cheval de Troie

La campagne ciblée utilise des emails de faux candidats via LinkedIn ou Indeed. Le message contient une URL non cliquable menant à un site hébergé sur AWS où se trouve un faux CV, téléchargeable après passage d’un CAPTCHA.

Infrastructure technique : AWS, filtrage et CAPTCHA

  • Hébergement sur AWS (EC2 ou S3)
  • Filtrage par système (Windows), navigateur et IP résidentielle
  • CAPTCHA affiché avant le téléchargement d’un fichier ZIP

Contenu du ZIP : exécution de la trappe

Le fichier ZIP contient un fichier .lnk qui lance un script PowerShell. Celui-ci installe le malware More_eggs, permettant un accès distant, vol d’identifiants et installation d’autres malwares (y compris ransomwares).

Pourquoi cette approche fonctionne

  • Apparence crédible pour les recruteurs
  • Pas de lien cliquable = contournement des protections anti-phishing
  • Usage d’infrastructures cloud légitimes (AWS)
  • Filtrage avancé empêchant la détection automatique

Historique de More_eggs

Depuis 2018, More_eggs a été utilisé dans des attaques Magecart et campagnes ciblées. En 2022 et 2024, il a servi à infecter des recruteurs via des CV piégés. FIN6 améliore continuellement ses méthodes.

Conséquences potentielles

  • Vol d’identifiants (emails, bancaires, administratifs)
  • Intrusions profondes, exfiltration de données
  • Déploiement de ransomwares
  • Compromission interne via mouvement latéral

Recommandations de sécurité

  1. Sensibiliser les recruteurs
  2. Filtrage des téléchargements ZIP
  3. Utiliser des sandbox pour analyser les fichiers reçus
  4. Appliquer l’authentification multi-facteurs
  5. Segmenter les réseaux
  6. Surveiller les comportements suspects (EDR/NDR)

Vision globale : une menace persistante

FIN6 représente une menace sophistiquée qui cible désormais les RH. L’usage d’infrastructures cloud, CAPTCHA, scripts PowerShell et techniques d’ingénierie sociale rend ces attaques difficiles à détecter. Une réponse globale est nécessaire.

En résumé

ÉlémentDétails
Qui ?FIN6 (Skeleton Spider), Golden Chickens (Venom Spider)
Quoi ?Malware More_eggs via faux CV piégé
Comment ?Email → lien AWS → CAPTCHA → ZIP infecté
Où ?Cloud AWS, domaines anonymisés (GoDaddy)
Effet ?Vol d’identifiants, ransoms, exfiltration de données
Solution ?Sensibilisation, outils EDR, segmentation, MFA

Cette campagne montre une nouvelle fois que les cybercriminels innovent. FIN6 ne vise plus seulement les systèmes de paiement, mais s’introduit par des portes inattendues : les ressources humaines. Une vigilance extrême est requise dans tous les services d’une organisation, pas uniquement l’informatique.

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Piratage de comptes de l'Education nationale

Piratage de comptes de l'éducation nationale

Le 10 juin 2025, un hacker, du groupe criminel Stormous (un groupe de hackers russe) a mis en ligne sur un site du darknet un échantillon de 1400 lignes de ce qui est présenté comme le résultat d'une cyberattaque. Cette base de données contient des données de connexion, dont les mots de passe en clair. Ceux-ci, vérifiés, sont encore viables. La possession de ces données est problématique, car elle permet d'avoir accès au profil complet des étudiants, à défaut de pouvoir mettre en oeuvre des opérations de phishing très persuasives.

Selon Clément Domingo, cette base de données ne proviendrait pas d'une cyberattaque mais plutôt d'un infostealer. Les données proviendraient de quatre plateformes de l'éducation nationale : ÉduConnect, Mes services étudiant, Cyclades et Pastel diplomatie.

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Vulnérabilité critique sur Roundcube Webmail

Vulnérabilité dans Roundcube webmail

Le 5 juin 2025, une alerte majeure a été lancée concernant une vulnérabilité critique affectant Roundcube Webmail, une solution open-source largement utilisée pour la gestion des courriels. Identifiée sous le code CVE-2025-49113, cette faille de sécurité permet l'exécution de code à distance (RCE) après authentification, mettant en péril la sécurité des utilisateurs et des organisations clientes.

Présentation de Roundcube Webmail

Roundcube est une application webmail open-source écrite en PHP, offrant une interface utilisateur conviviale pour la gestion des courriels. Elle est intégrée par défaut dans de nombreux services d'hébergement tels que GoDaddy, Hostinger, Dreamhost et OVH, ce qui en fait une cible attrayante pour les cybercriminels.

Détails de la vulnérabilité CVE-2025-49113

La faille CVE-2025-49113 est une vulnérabilité d'exécution de code à distance post-authentification, affectant les versions de Roundcube Webmail de la 1.1.0 à la 1.6.10. Elle a été notée avec un score de sévérité critique de 9.9 sur 10, soulignant la gravité du risque encouru. La vulnérabilité réside dans une faille présente depuis plus d'une décennie, permettant à un attaquant authentifié d'exécuter du code arbitraire sur le serveur.

Exploitation et divulgation

Peu après la publication du correctif le 1er juin 2025, des hackers ont réussi à rétroconcevoir le correctif, à armer l'exploit et à le proposer à la vente sur des forums clandestins. Face à cette situation, Kirill Firsov, PDG de la société de cybersécurité FearsOff, a décidé de publier les détails techniques de la vulnérabilité avant la fin de la période de divulgation responsable, afin d'alerter la communauté sur la menace imminente.

Risques associés

L'exploitation de CVE-2025-49113 permet à un attaquant authentifié d'exécuter du code arbitraire sur le serveur hébergeant Roundcube, compromettant ainsi la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données. Les conséquences peuvent inclure le vol de données sensibles, l'installation de logiciels malveillants, ou encore l'utilisation du serveur comme point d'appui pour des attaques ultérieures.

L'exposition à cette CVE représente approximativement 84.925 instances selon le scan de The Shadowserver Foundation effectué le 8 juin 2025. La plupart des instances touchées sont aux Etats-Unis (19.500), en Inde (15.500), en Allemagne (13.600), en France (3.600), au Canada (3.500) ou au Royaume-Uni (2.400).

Mesures de sécurité recommandées

  • Mettre à jour immédiatement Roundcube Webmail vers la version 1.6.11 ou ultérieure, intégrant le correctif pour CVE-2025-49113.
  • Vérifier les journaux d'accès et d'activité pour détecter toute activité suspecte ou non autorisée.
  • Renforcer les politiques d'authentification, notamment en activant l'authentification à deux facteurs (2FA) pour les utilisateurs.
  • Limiter les accès au serveur Roundcube aux adresses IP ou plages IP de confiance.
  • Surveiller les forums et sources d'information sur la cybersécurité pour rester informé des nouvelles menaces et vulnérabilités.

La vulnérabilité CVE-2025-49113 souligne l'importance cruciale de maintenir à jour les applications web, en particulier celles exposées à Internet comme les webmails. Les administrateurs système doivent agir rapidement pour appliquer les correctifs disponibles et renforcer la sécurité de leurs infrastructures afin de prévenir toute exploitation malveillante.

Source : Bleeping Computer - Hacker selling critical Roundcube webmail exploit as tech info disclosed.

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DarkGaboon utilise LockBit en Russie

DarkGaboon utilise LockBit en Russie

Qui se cache derrière DarkGaboon ?

Un nouveau groupe cybercriminel, nommé DarkGaboon, a été mis au jour par firmes russes de cybersécurité. Il cible des entreprises russes depuis début 2023, mais a été détecté officiellement en janvier 2025 par Positive Technologies.

  • DarkGaboon sévit dans plusieurs secteurs : bancaire, distribution, tourisme, services publics.
  • Bien que détecté début 2025, ses opérations remontent en réalité à 2023.

Mode opératoire de DarkGaboon

Dans sa campagne la plus récente (printemps 2025), DarkGaboon utilise une variante du ransomware LockBit 3.0 pour chiffrer les systèmes de ses cibles.

  • LockBit 3.0 est une version du ransomware dont le code a été publié en 2022, largement utilisée depuis par divers cybercriminels.
  • Contrairement au modèle classique “Ransomware-as-a-Service” avec affiliés, DarkGaboon agirait de manière indépendante.

Attaque par hameçonnage

Leur vecteur initial est l'email de phishing en russe, déguisé en document financier urgent. Ces documents mimétiques sont basés sur des modèles crédibles téléchargés sur des sources russophones.

Implantation du ransomware

Une fois la victime infectée, DarkGaboon déploie LockBit 3.0 pour :

  • chiffrer les fichiers présents,
  • laisser une rançon avec note en russe, comportant deux adresses email identiques à celles utilisées par LockBit en 2023.

À ce jour, aucune preuve d’exfiltration de données (« double extorsion ») n’a été signalée.

Attribution et tactiques

Positive Technologies n’a pas identifié les responsables de DarkGaboon, mais estime qu’ils sont russophones.

Le groupe a recours à des outils open source bien connus :

  • Revenge RAT
  • XWorm
  • LockBit 3.0

Cela les aide à se fondre dans la masse de la cybercriminalité répandue et complexifie l’attribution.

Contextualisation de LockBit

LockBit est un ransomware majeur apparu en septembre 2019.

  • Streameur RaaS, il représente environ 44 % des incidents de ransomware en 2022.
  • LockBit 3.0, version majeure sortie en mai 2022, chiffre rapidement les données en ajoutant « .lockbit » comme extension, et fournit une interface de négociation.
  • Le code source a fuité en septembre 2022, ce qui a multiplié les variantes et affluents anonymes en 2023.

Exemples d’attaques antérieures en Russie

DarkGaboon n’est pas le seul à utiliser LockBit en Russie :

  • Sayanmoloko, la plus grande laiterie de Sibérie, a subi une attaque en décembre 2024, peu après avoir fourni des drones pour l’armée.
  • Autres organismes russes, parfois d’ampleur, ont été touchés, bien que les coupables ne soient pas clairement identifiés.

Défis et implications

Attribution fragmentée

DarkGaboon dilue sa signature en utilisant des outils populaires et une note de rançon générique. Les emails en russe et adresses identiques à celles utilisées en mars‑avril 2023 montrent un lien fort avec LockBit, mais ne permettent pas à eux seuls d’en attribuer la responsabilité.

Sécurité des entreprises russes

Ces attaques montrent que même les firmes russes, réputées souvent mieux préparées, ne sont pas à l'abri de ransomwares sophistiqués.

Contexte géopolitique

Ce phénomène survient dans un contexte de cyber‑guerre russo‑ukrainienne, où les attaques à motivation politique et financière se croisent. DarkGaboon semble privilégier un enrichissement monétaire plutôt qu’un objectif idéologique ou stratégique.

Recommandations

En résumé :

  • DarkGaboon est un acteur distinct qui utilise intelligemment LockBit 3.0 en ciblant la Russie.
  • Il opère de manière indépendante et utilise des pièges de phishing linguistiquement adaptés.
  • Au moment de reporter, il n’y a pas de trace d’exfiltration, mais le risque reste élevé.

Recommandations : renforcer la formation anti‑phishing, améliorer la surveillance réseau, segmenter les infrastructures et préparer des plans de réponse face aux ransomwares.

Références : New hacker group uses LockBit ransomware variant to target Russian companies – The Record, 9 juin 2025.

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