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    Méthode combinant SEA poisoning et phishing

    Cette méthode, documentée par Reliaquest, met en lumière une attaque sophistiquée de type « SEA poisoning » ayant conduit à une fraude sur les salaires dans le secteur manufacturier aux États-Unis.

  • OpenAI bannit des groupes de hackers

    OpenAI bannit des groupes de hackers

    OpenAI a publié, le 9 juin 2025, un rapport inédit de « threat intelligence » qui dresse un état des lieux des abus constatés sur ChatGPT.

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Attaque au ransomware Sarcoma contre Radix en Suisse

attaque ransomware

Contexte et ciblage de Radix

Radix, basé à Zurich, est une fondation spécialisée dans la promotion de la santé, notamment via des programmes éducatifs et des services de conseil en ligne comme SafeZone et StopSmoking. Cette entité travaille en partenariat avec plusieurs autorités fédérales suisses, des cantons, des communes et des organisations privées.

Le groupe Sarcoma : profil d’un nouvel acteur menaçant

Sarcoma est un acteur ransomware apparu pour la première fois en octobre 2024. En quelques mois, il a multiplié les attaques, en revendiquant notamment une compromission de l’industriel taïwanais Unimicron en février 2025. Le mode opératoire consistait alors en une double extorsion : vol de données sensibles puis chantage via encryption et menace de les diffuser sur le dark web.

Chronologie de l’attaque

L’assaut contre Radix aurait été initié le 16 juin 2025, selon les communiqués officiels de l’organisation et du Centre national suisse pour la cybersécurité (NCSC). Les hackers ont accédé au réseau, exfiltré puis chiffré des données. Après l’échec de l’extorsion, ils ont mis en ligne un volume estimé entre 1,3 et 2 téraoctets sur leur portail, un geste d’intimidation destiné à obliger Radix à céder.

Portée des données affectées

BleepingComputer évoque unvolume de données de 1,3 To, incluant des scans, contrats, communications, et enregistrements financiers. Radix et les autorités fédérales n’ont pour l’heure pas identifié d’éléments sensibles ou critiques parmi les données exposées, bien que l’enquête soit en cours.

Réaction de Radix et des autorités

À la découverte de l’intrusion, Radix a immédiatement coupé les accès, restauré les données chiffrées à partir de sauvegardes sécurisées, et surveille la situation de près. L’organisation affirme n’avoir pas encore engagé de négociations financières, sans toutefois exclure cette hypothèse. Par ailleurs, elle a averti individuellement les personnes potentiellement impactées et recommande vigilance face aux tentatives de phishing ou de fraude au long cours.

Enquête en cours et mesures en cours

Le NCSC suisse, épaulé par des experts indépendants, est mobilisé pour analyser le volume volé, en établir la nature exacte et déterminer quelles agences fédérales ont été affectées. Bien que Radix assure que ses plateformes de counselling SafeZone et StopSmoking, hébergées à l’extérieur de son infrastructure principale, n’ont pas été compromises, l’enquête est encore active.

Conséquences et responsabilités

Cette affaire rappelle la dépendance des institutions publiques envers des prestataires tiers, notamment dans le domaine de la santé. Le fait que Radix travaille pour des offices fédéraux met en lumière les risques associés à l’écosystème numérique public. Le précédent d’un incident similaire survenu en mars 2024, via l’attaque du prestataire Xplain par le groupe Play, qui avait alors entraîné la fuite de 65 000 documents gouvernementaux, accentue la gravité de la situation.

Analyse des méthodes cybercriminelles

Les experts en cybersécurité pointent un manuel opératif typique : accès initial via phishing ou faille non corrigée, exploitation de RDP, déplacement latéral sur le réseau, exfiltration, encryption, puis double extorsion. Des indices montrent que Sarcoma opère probablement depuis l’Europe de l’Est, sur le même modèle que d’autres groupes récents.

Enjeux pour la santé publique

La compromission d’une organisation public-privé comme Radix soulève une double problématique : premièrement, le risque pour les patients et citoyens dont les données pourraient être exposées ou utilisées contre eux ; deuxièmement, l’impact sur la confiance qu’accordent les autorités à leurs partenaires, qui pourrait freiner des initiatives de santé numériques si la sécurisation n’est pas garantie.

Pistes d’amélioration et perspectives

Les leçons à tirer sont claires : renforcer les audits de sécurité des infrastructures tierces, imposer des protections avancées (authentification multifacteur, segmentation réseau, anti-phishing, etc.), et établir des clauses contractuelles contraignantes sur la protection des données et les protocoles de réponse aux incidents. Un plus grand partage d’informations entre entités publiques, prestataires et NCSC améliorerait la résilience face aux menaces similaires.

En résumé

Cette attaque contre Radix orchestrée par le groupe Sarcoma met en lumière les vulnérabilités persistantes dans le maillage numérique des services publics en Suisse. Malgré les sauvegardes et la réactivité de Radix, les enjeux de confidentialité et de confiance restent critiques. Le gouvernement suisse et ses partenaires doivent impérativement renforcer les protections, intensifier la collaboration cybernationale et tirer des enseignements du passé pour éviter que la santé publique ne soit compromise à l’avenir.

Références :
Bleeping Computer - Switzerland says government data stolen in ransomware attack The Record Media - Swiss nonprofit health organization breached by Sarcoma ransomware group

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Europol démantèle un réseau de fraude aux cryptomonnaies

fraude cryptomonnaies

Le 30 juin 2025, Europol a annoncé la destruction d’un important réseau criminel spécialisé dans la fraude aux investissements en cryptomonnaies. L’enquête, coordonnée par les autorités espagnoles, a permis l’arrestation de cinq individus et la neutralisation d’un système de blanchiment ayant siphonné près de 460 millions d’euros (soit 540 millions de dollars) à plus de 5 000 victimes dans le monde entier.

Chronologie et déroulement de l’enquête

Le scandale a été révélé au terme d’une longue enquête commencée en 2023. Les autorités espagnoles, soutenues par Europol et accompagnées de partenaires en France, en Estonie et aux États‑Unis (notamment Homeland Security Investigations), ont mis en place un dispositif international d’enquête et d’analyse opérationnelle.

Le jour de l’interpellation, un expert en cryptomonnaies a été mobilisé en Espagne pour tracer et sécuriser les fonds détournés dès leur localisation sur les plateformes et portefeuilles ciblés. Au total, cinq suspects ont été arrêtés : trois dans les îles Canaries et deux à Madrid.

Un réseau sophistiqué à portée mondiale

Selon Europol, le réseau suspect employait une armée d’accompagnateurs disséminés sur plusieurs continents. Ces complices facilitaient la collecte des fonds grâce à divers moyens : retraits en espèces, virements bancaires et transactions en cryptomonnaies.

Les enquêteurs estiment que les cerveaux du système ont mis en place une infrastructure financière complexe basée à Hong Kong, composée de sociétés écrans et de comptes bancaires, ainsi que de passerelles de paiement utilisant des noms et identités variés. Cette architecture multilatérale permettait de camoufler la provenance et la destination des fonds, en multipliant les échanges sur différentes plateformes et comptes utilisateurs.

Le rôle de l’intelligence artificielle et la recrudescence des arnaques

Europol pointe une tendance inquiétante : l’usage croissant de l’intelligence artificielle dans les fraudes en ligne. Cette technologie permet de générer des publicités truquées extrêmement persuasives, mettant en scène des célébrités à l’aide de deepfakes.

En avril 2025, les autorités espagnoles ont déjà mené une opération parallèle, aboutissant à six arrestations pour avoir exploité l’IA dans le cadre d’arnaques spectaculaires liées aux cryptomonnaies. Ces techniques incluent des publicités détournées destinées à inspirer confiance et inciter à investir.

Cadre juridique et actions européennes

Face à l’explosion de ce type d’escroqueries, les régulateurs européens multiplient les initiatives. En France, l’Autorité des marchés financiers a mis hors ligne plus de 181 sites d’investissement factices, pour un préjudice moyen de 29 500 € par victime en 2024. Elle a également infligé 26,5 millions d’euros d’amendes à soixante entités impliquées. En Belgique, l’organisme FSMA a identifié des pertes de 15,9 millions d’euros, dont plus de 12,5 millions liées à des plateformes trompeuses, principalement en cryptomonnaies.

Les pertes dépassent également les frontières européennes : au Royaume-Uni, les citoyens ont perdu jusqu’à 1,17 milliard de livres en 2024 à cause de la fraude financière ; en Australie, plus de 119 millions de dollars australiens ont été perdus dans les premiers mois de 2025.

Perspectives

Cette vaste opération démontre que la lutte internationale contre les fraudes associées aux cryptomonnaies s’intensifie. Europol, via son partenariat avec la Guardia Civil espagnole, a su coordonner une riposte efficace, assortie d’une expertise technique cruciale et d’outils adaptés à la traçabilité des actifs blockchain.

Malgré la saisie de 460 millions d’euros, Europol se félicite mais prévient que l’enquête se poursuit : les infrastructures financières utilisées pourraient encore abriter des traces à extraire, et le réseau pourrait être plus étendu que ce que l’on sait à ce stade :contentReference[oaicite:14]{index=14}.

Enfin, les autorités alertent : les arnaques basées sur les cryptomonnaies et les investissements frauduleux, dopées par l’intelligence artificielle, représenteront probablement la forme dominante de cybercriminalité dans les années à venir. Les individus et les entreprises doivent rester vigilants et les régulateurs continuer à renforcer leurs outils et campagnes de sensibilisation.

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Arnaque au faux support technique

arnaque au faux support technique

En juin 2025, des experts en cybersécurité ont révélé une méthode d’escroquerie en ligne particulièrement ingénieuse. Des cybercriminels utilisent les moteurs de recherche internes de sites web légitimes pour afficher de faux numéros de support technique, ciblant des marques majeures comme Apple, Microsoft, Netflix, PayPal, Facebook, HP et Bank of America. Cette attaque repose sur l’injection de contenu dans les paramètres d’URL, trompant ainsi les internautes en les dirigeant vers de véritables sites contenant des informations falsifiées.

Fonctionnement de l’attaque

La technique de « search parameter injection »

Les cybercriminels achètent des publicités via Google Ads, qui apparaissent en tête des résultats lors de recherches telles que « assistance Microsoft » ou « support Netflix 24h/24 ». Ces publicités redirigent vers une URL authentique du site officiel ciblé, mais incluent un paramètre de recherche contenant un faux numéro de téléphone. Le moteur de recherche interne du site traite ce paramètre et l’affiche dans la page de résultats comme si ce contenu provenait du site lui-même.

Une attaque discrète et efficace

L’un des aspects les plus redoutables de cette technique est que le site affiché est véritablement celui de l’entreprise ciblée, avec le nom de domaine officiel et l’interface familière. L’utilisateur n’a donc aucune raison apparente de douter de la légitimité des informations affichées. Le faux numéro, souvent formaté pour paraître professionnel, est directement visible dans la page, parfois mis en évidence dans les résultats de recherche ou dans les zones de réponse automatisée.

Entreprises ciblées

Les analystes ont identifié plusieurs grandes marques affectées par cette manipulation :

Netflix

La page d’aide de Netflix affichait le numéro injecté en haut des résultats, donnant l’impression qu’il s’agissait du numéro officiel de contact.

Apple

Sur le site d’Apple, l’attaque était plus subtile, avec une intégration discrète dans les résultats de recherche internes, rendant la supercherie moins visible à première vue.

Autres entreprises concernées

Microsoft, HP, Facebook, PayPal et Bank of America figurent également parmi les entreprises dont les pages ont été exploitées de cette manière. Dans chaque cas, les attaquants se sont contentés de manipuler les paramètres d’URL, sans compromettre directement les systèmes de l’entreprise.

Objectif des escrocs

Établir un contact téléphonique frauduleux

Une fois l’utilisateur convaincu d’avoir trouvé un numéro de support officiel, il appelle et tombe sur un faux agent du service client. Ce dernier se fait passer pour un représentant légitime de l’entreprise, utilisant parfois des scripts professionnels pour paraître crédible.

Accès aux données ou prise de contrôle

Le faux agent peut alors demander à la victime d’installer un logiciel de prise en main à distance, prétendument pour résoudre un problème technique. Cela donne un accès complet à l’ordinateur ou au smartphone de la victime. Il peut également demander des informations personnelles, des identifiants de compte ou des données bancaires, voire des paiements immédiats pour des services fictifs.

Pourquoi cette arnaque fonctionne-t-elle ?

La confiance dans les marques

Les utilisateurs font naturellement confiance aux grandes marques et à leurs sites web. Lorsque le nom de domaine et le design sont authentiques, peu de gens remettent en question le contenu affiché.

Une page légitime, mais manipulée

Comme il ne s’agit pas de sites frauduleux, mais de pages véritablement hébergées par les entreprises concernées, les mesures de détection classiques (comme les filtres anti-phishing) ne repèrent pas ces attaques. Cela les rend particulièrement difficiles à prévenir.

Risques pour les victimes

Les conséquences de ce type de fraude peuvent être graves. La victime peut perdre l’accès à ses comptes, voir ses données personnelles volées, ou subir des pertes financières directes. Dans certains cas, les escrocs poussent même les utilisateurs à effectuer des virements ou des achats en ligne qu’ils redirigent vers leurs propres comptes.

Comment se protéger ?

Éviter les publicités sponsorisées

Il est préférable de ne pas cliquer sur les annonces Google Ads lorsque l’on recherche un support technique. Mieux vaut se rendre directement sur le site officiel en saisissant l’adresse dans la barre du navigateur ou en utilisant un lien fiable.

Analyser les URL

Avant de faire confiance aux informations affichées, il faut observer attentivement l’URL. Si elle contient des caractères inhabituels, comme des numéros de téléphone, ou des séquences codées (par exemple %2B ou %20), il peut s’agir d’une injection de contenu frauduleux.

Vérifier les numéros de téléphone

Il est recommandé de toujours valider un numéro de téléphone sur une page officielle dédiée, comme la section « Contact » du site, ou à l’aide d’un document ou d’un message antérieur reçu de l’entreprise.

Installer des outils de protection

Des extensions de navigateur comme Malwarebytes Browser Guard peuvent alerter l’utilisateur lorsqu’un contenu suspect est injecté dans un site. Ces outils bloquent aussi les redirections ou scripts malveillants.

Se méfier des demandes inhabituelles

Un véritable support technique ne demandera jamais vos identifiants complets, un paiement immédiat, ou l’installation de logiciels tiers sans vérification. Toute demande de carte cadeau, de crypto-monnaie ou de virement bancaire à titre de « règlement » est un signal d’alerte évident.

Responsabilité des entreprises et des moteurs de recherche

Cette situation montre également la nécessité pour les entreprises d’améliorer la sécurité de leur moteur de recherche interne. Il est important de filtrer ou désactiver les requêtes contenant des numéros de téléphone ou du contenu sensible. Les moteurs de recherche comme Google devraient également renforcer leurs mécanismes de validation des publicités, en exigeant une preuve de lien avec l’entreprise promue.

En résumé

Les attaques par injection de paramètres de recherche représentent une nouvelle forme d’ingénierie sociale qui détourne la confiance naturelle des internautes envers les marques qu’ils connaissent. Même en naviguant sur un site parfaitement légitime, l’utilisateur peut être exposé à un contenu frauduleux. Pour éviter de tomber dans le piège, il convient de rester vigilant, d’analyser chaque page avec esprit critique, et de privilégier les canaux de contact vérifiés. Les entreprises et les plateformes publicitaires doivent quant à elles adapter leurs pratiques pour empêcher que leurs outils soient utilisés à des fins malveillantes.

Source : Malwarebytes Labs - Scammers hijack websites of Bank of America, Netflix, Microsoft, and more to insert fake phone number.

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SparkKitty, un malware voleur

malware SparkKitty

Contexte et origine

SparkKitty semble être l’évolution d’un malware précédent, SparkCat, découvert en janvier 2025 par Kaspersky. SparkCat utilisait la technologie OCR (reconnaissance optique de caractères) pour extraire des phrases de récupération (« seed phrases ») de portefeuilles cryptos à partir de captures d’écran.

Les phrases de récupération permettent à un attaquant de restaurer un wallet sur un autre appareil et donc de dérober des actifs numériques. Bien que déconseillée, la capture d’écran de ces phrases reste une pratique courante de certains utilisateurs.

Cibles et vecteurs d’attaque

Depuis au moins février 2024, la campagne SparkKitty s’est propagée via :

  • Applications sur les stores officiels (Google Play, App Store) ;
  • Applications tierces détournées, clones malveillants de TikTok, faux stores de crypto, casinos, jeux pour adultes diffusés hors stores officiels.

Deux applications malveillantes identifiées et supprimées :

  • 币coin (via l’App Store d’Apple) ;
  • SOEX (messagerie + échange crypto) sur Google Play, téléchargée plus de 10 000 fois avant d’être retirée.

Fonctionnement technique

Sur iOS :

  • Intégré à des frameworks factices (AFNetworking.framework, libswiftDarwin.dylib) via profils de provisionnement « enterprise ».
  • Exécution automatique du code à chaque lancement via la méthode Objective‑C +load.
  • Demande d’accès à la galerie, surveillance en temps réel des nouvelles images, puis exfiltration discrètex.

Sur Android :

  • Intégré via du code Java/Kotlin ou des modules Xposed/LSPosed.
  • Activation au lancement de l’app ou lors d’actions spécifiques. Téléchargement d’un fichier de configuration depuis un serveur C2, décrypté en AES‑256 (mode ECB).
  • Exfiltration des images, des métadonnées et identifiants. Certaines variantes utilisent Google ML Kit OCR pour ne cibler que les images contenant du texte (ex. phrases de récupération).

Impact potentiel

Outre le vol de phrases de récupération de portefeuilles crypto, d’autres images sensibles (photos privées, documents) pourraient être exploitées à des fins de chantage ou d’autres formes de fraudex.

Conseils de sécurité

  1. Méfiez-vous des applications : surveillez les faux avis, auteurs inconnus, peu de téléchargements mais notes excellentes.
  2. Attention aux permissions : refusez l’accès à la galerie ou au stockage si l’app ne présente pas de besoin légitime (ex. photo, documents).
  3. Sur iOS : n’acceptez que les profils de configuration ou certificats officiels.
  4. Sur Android : activez Google Play Protect et effectuez des analyses régulières.
  5. Sécurisez vos phrases de récupération : ne les photographiez jamais ni ne les stockez sur un smartphone. Préférez les supports hors ligne (papier, coffre, stockage chiffré).

Réponse de Google et d’Apple

Selon Google, l’application SOEX a été supprimée et le développeur banni ; tous les utilisateurs de Google Play bénéficient automatiquement d’une protection via Play Protect.

Leçons à retenir

  • Les stores officiels ne garantissent pas une sécurité absolue ; le malware peut passer à travers.
  • Le ciblage des expressions de récupération crypto représente une menace concrète pour les détenteurs de cryptos.
  • Le bon sens, la vigilance sur les permissions et un stockage hors ligne demeurent les meilleures protections.

En résumé

Le malware SparkKitty démontre que les attaques mobiles évoluent et ciblent désormais les phrases de récupération, type de données ultra-sensibles dans l’univers crypto. Il réaffirme que :

  • La prudence lors de l’installation d’applications est essentielle ; analysez avis, éditeur, permissions.
  • Ne jamais stocker ses phrases de récupération numériquement.
  • Activer les protections natives (Play Protect, profils sécurisés sur iOS) et réaliser des scans réguliers.

Protégez vos cryptos comme vos données : la vigilance reste la meilleure défense.

Source : Bleeping Computer - Malware on Google Play, Apple App Store stole your photos—and crypto.

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La fuite de données à 16 milliards d'identifiants. Vraiment ?

Dark Web

La presse s'est empressée de relayer le 20 juin 2025, une information de CyberNews selon laquelle une fuite de données contenant 16 milliards d'identifiants aurait eu lieu ces derniers jours.

Or il n'en est rien. Comme le précise la CNIL sur son site, il s'agit d'une base de données qui comporte 16 milliards d'identifiants, mise en ligne sur le darknet. En revanche, il ne s'agit pas d'une nouvelle fuite de données ou d'une fuite de données récente comme pourrait le laisser entendre la formulation des media mainstreem. Il s'agit en fait du cumul de dizaines voir de centaines de fuites de données de ces dix dernières années qui ont été rassemblées en une seule base. Donc rien de nouveau sous le soleil.

Comme le rappelle la CNIL, cela n'empêche pas d'effectuer une piqure de rappel au niveau de la sécurité des données : nécessité d'utiliser des mots de passe forts et de les changer régulièrement. Sans pour autant surfer sur la vague marketing de la peur pour vendre du clic.

Source : Communiqué de la CNIL - Exposition de 16 milliards d’identifiants et des mots de passe – que faire ?

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Des dépôts Github infectés de trojans

Trojan

Une vaste campagne malveillante menée via GitHub a été découverte par ReversingLabs. Baptisée “Banana Squad” par les chercheurs de ReversingLabs, cette opération implique 67 dépôts GitHub diffusant des outils Python trojanisés, notamment pour les jeux et le développement, mais infectant en réalité les utilisateurs avec des backdoors.

Contexte et continuité d’anciennes campagnes

Banana Squad s’inscrit dans la continuité d’une campagne découverte en 2023, ciblant le registre PyPI avec des packages Python truqués téléchargés plus de 75 000 fois sur Windows et conçus pour voler des données sensibles.

Auparavant, en novembre 2024, le SANS Internet Storm Center a signalé un dépôt GitHub prétendant offrir un outil « steam‑account‑checker » ; celui-ci téléchargeait discrètement un payload camouflé, compromettant le portefeuille Exodus et transmettant les données vers dieserbenni[.]ru.

Méthodes d’attaque et dissimulation

Les dépôts trojanisés sont des copies nominales de véritables projets open-source de Python, hébergeant des milliers de scripts injectés de backdoors. Pour masquer le code malveillant, les attaquants utilisent :

  • Longues lignes de code dissimulées hors écran via l’interface de GitHub (pas de retour à la ligne automatique).
  • Chiffrement et encodage du code malveillant (Base64, hexadécimal, Fernet).
  • Repos souvent hébergés sur des comptes GitHub n’ayant qu’un seul dépôt, dépourvus d’historique ou d’activité, ce qui indique une création fictive.
  • Détails trompeurs dans la description contenant des mots-clés populaires et emojis (flammes, fusées) pour attirer les recherches via AI.

Cibles de la campagne

Les dépôts visent particulièrement :

  • Des outils de nettoyage de compte Discord, Fortnite cheats, vérificateurs de noms TikTok, vérificateurs PayPal en masse, etc.

Ces outils ciblent les joueurs et les développeurs à la recherche de scripts “hacking” ou de triches faciles.

Techniques de distribution et infrastructure

Les charges utiles trojanisées utilisent des URL vers des domaines contrôlés par les pirates, comme dieserbenni[.]ru et 1312services[.]ru. Les scripts Python eux-mêmes contiennent du code pour télécharger les backdoors à partir de ces infrastructures hostiles.

Un autre rapport de Trend Micro sur la campagne Water Curse (18 juin 2025) a révélé l’existence de 76 comptes GitHub diffusant des malwares en multi‑étapes via phishing repos, VBS/PowerShell, info‑stealers, etc.

De même, Check Point a identifié le réseau Stargazers Ghost Network, avec près de 3 000 comptes fantômes, offrant un service de distribution de malware à grande échelle via faux likes, forks, “stars”, etc.

Impact potentiel et victimes

Ces backdoors Python ciblent Windows et visent à :

  • Faire des reconnaissances système
  • Désactiver la défense système
  • Stéaler des identifiants, tokens de session, données de navigateurs, de portefeuilles crypto, etc.

Le nombre exact de victimes est inconnu, mais il est probable que de nombreux développeurs ou gamers aient installé ces outils sans se méfier, intégrant ainsi du code malveillant dans leurs machines ou projets.

Réponse et recommandations

Voici les conseils essentiels issus des analyses :

  • Vérification systématique : Confirmer que le dépôt provient bien d’un compte légitime, avec historique et activité cohérente.
  • Analyse de différences : Utiliser des outils comme Spectra Assure/Analyze pour comparer les versions suspectes avec des EPURÉES.
  • Inspection du code caché : Passer en mode d’affichage hexadécimal ou forensique pour repérer les longues lignes malveillantes hors écran.
  • Surveillance des infrastructures : Vérifier les domaines connus (dieserbenni.ru, 1312services.ru) dans la chaîne de distribution.
  • Scepticisme face à l’apparence trompeuse : Les packs visent à paraître populaires et légitimes mais peuvent être vides ou échafaudés pour tromper.

Contexte plus large des attaques par supply chain logicielle

GitHub, comme d’autres écosystèmes (npm, PyPI), est devenu une cible majeure pour l’injection de malwares dans la supply chain logicielle :

  • Récentes campagnes, comme Water Curse et Stargazers Ghost Netzwerk, utilisent des milliers de comptes pour promouvoir des dépôts malveillants.
  • Les raisonneurs de packages légitimes diminuent, mais les tentatives de contrefaçon, typo‑squatting et obfuscation augmentent.
  • Des études universitaires sur les « stars falsifiées » et les failles invisibles (‘Trojan Source’) confirment que ces attaques se déploient à large échelle sur GitHub et affectent même l’entraînement des IA et des LLM.

En résumé

La campagne Banana Squad démontre l’évolution de la menace : des malwares visant non plus les registres de packages (npm, PyPI) mais la plateforme GitHub elle‑même, via des dépôts trojanisés. L’attaque cherche à tromper les utilisateurs avec des outils qui semblent familiers et populaires, mais qui cachent des backdoors sophistiquées.

Face à cette menace croissante, les développeurs doivent :

  • Toujours vérifier l’authenticité d’un dépôt avant de l’utiliser
  • Faire des revues de code complètes, utiliser des outils de diff et d’analyse statique
  • Contrôler les flux réseau des scripts importés
  • Suivre les recommandations de sécurité et rester informés des domaines malveillants

En fin de compte, la confiance excessive dans les plateformes open-source sans vérification expose à des attaques de la chaîne d’approvisionnement logicielle, qui peuvent provoquer des vols de données, l’installation de logiciels espions ou la compromission complète des systèmes.

Source : The Hacker News - 200+ Trojanized GitHub Repositories Found in Campaign Targeting Gamers and Developers.

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Le nouveau malware Android Antidot

malware android

Aperçu du malware « Antidot »

Le rapport « Overview » publié par Prodaft décrit en détail une nouvelle famille avancée de malwares Android nommée Antidot, orchestrée au sein d’une plateforme de type Malware-as-a-Service (MaaS), dominée par l’acteur identifié sous le nom LARVA-398. L’étude révèle que plus de 3 775 terminaux ont été compromis dans le cadre de 273 campagnes distinctes, destinées à un large éventail de cibles en Europe, en Asie et ailleurs.

Architecture et modus operandi

Antidot propose une triple capacité redoutable :

  • enregistrement à l’écran via les services d’accessibilité Android ;
  • interception des SMS ;
  • extraction de données sensibles dans des applications tierces (services bancaires, crypto-wallets, etc.).

Ces fonctionnalités, couplées à une large distribution via des campagnes de phishing ciblé et des réseaux publicitaires malveillants, positionnent Antidot comme un outil sophistiqué de collecte massive d’informations.

Dangers liés aux services d’accessibilité

En tirant parti des services d’accessibilité d’Android, le malware obtient des privilèges étendus, souvent sans que l’utilisateur ne soit pleinement conscient des permissions accordées. Cette escalade de privilèges permet à Antidot de fonctionner en arrière-plan, de surveiller les activités et de voler les données sans alerter l’utilisateur.

Modèle économique et ciblage géographique

En tant que MaaS, Antidot est proposé à des acteurs souhaitant diffuser des campagnes ciblées. Les campagnes identifiées s’adressaient à des victimes localisées selon la langue et la géolocalisation, montrant une dimension stratégique dans la sélection des cibles.

Limites des défenses traditionnelles

Les chercheurs soulignent une limite majeure des protections Android : les mises à jour de sécurité sont fragmentées selon les fabricants et opérateurs, ce qui crée des fenêtres d’exposition pouvant durer plusieurs mois. En conséquence, protéger le système uniquement par des correctifs s’avère insuffisant face à des menaces comme Antidot.

Ressurgence du malware Android : AntiDot, GodFather & SuperCard X

Un article récent de The Hacker News met en lumière deux menaces actuellement actives : la progression explosive d’AntiDot et le malware baptisé GodFather, ainsi que l’apparition d’un nouveau vecteur nommé SuperCard X pour les attaques NFC.

AntiDot : extension des capacités et escalade

Confirmant les données de Prodaft, l’article précise qu’AntiDot est actif sur 3 775 appareils via 273 campagnes différentes, distribué en tant que MaaS par LARVA-398. Il concrétise sa dangerosité avec l’exploitation des services d’accessibilité, la surveillance SMS et la capture d’écran.

GodFather : vol de données bancaires et crédentiels de verrouillage

Contrairement à AntiDot, GodFather s’en prend directement aux institutions financières, notamment en Turquie. Il utilise des fonctionnalités de virtualisation pour subtiliser :

  • les identifiants de verrouillage (schéma, PIN ou mot de passe) ;
  • informations bancaires sensibles en profitant de surcouches applicatives intégrées dans les apps financières.

L’exfiltration de données bancaires devient encore plus critique, car l’accès physique à l’appareil n’est plus nécessaire pour compromettre le compte financier.

SuperCard X : détournement via NFC

SuperCard X est un malware de type relais NFC, dérivé de l’outil légitime NFCGate. Il permet d’intercepter les communications NFC destinées à des cartes bancaires, puis de les reproduire depuis un appareil contrôlé par l’attaquant afin de mener des transactions frauduleuses. D’abord détecté en Italie, il ciblait ensuite des institutions financières en Europe, aux États-Unis et en Australie.

Modes de distribution et méthodes de social engineering

Les infections sont initiées via du smishing : l’utilisateur reçoit un message incitant à installer une APK malveillante déguisée en application utile. Dans certains cas, des apps malveillantes sont hébergées sur le Play Store ou l’App Store, comme RapiPlata, un SpyLoan ciblant des utilisateurs colombiens avec 150 000 téléchargements, capable de voler SMS, journaux d’appels, calendriers, applications installées, et même des phrases mnémoniques de porte-monnaie crypto.

Dangers accrus et tendances émergentes

Multiplication des vecteurs d'attaque

Batting sur plusieurs fronts, ces malwares Android opèrent via :

  • services d’accessibilité Android (Antidot, GodFather) ;
  • relai NFC (SuperCard X), un vecteur inédit pour le grand public ;
  • applications discrètes dans les stores officiels (SpyLoan).

Cette convergence technologique rend la menace plus complexe et difficile à surveiller.

Malware-as-a-Service (MaaS)

Antidot et GodFather étant proposés en tant que MaaS, cela abaisse les barrières techniques pour les cybercriminels. Cette généralisation d’un modèle à la Uber multiplie le nombre d’acteurs semi-professionnels capables de déployer des campagnes ciblées.

Escalade de privilèges et furtivité

Le recours aux services d’accessibilité, aux seize captages d’écran, aux interceptions SMS, au phishing NFC et à l’ingénierie sociale permet aux malwares d’opérer discrètement, sans alerter les utilisateurs ou systèmes de protection active.

Impact mondial

Les campagnes visent un public international : Europe (Turquie, Italie, Colombie), Amériques, Océanie. La diversité des cibles financières et bancaires montre l’atteinte d’un niveau de sophistication industriel, exploitant des niches spécifiques comme la crypto, la finance et le mobile banking.

Recommandations et stratégies de défense

Sensibilisation et vigilance utilisateur

Les utilisateurs doivent être formés pour reconnaître les messages frauduleux (smishing) et comprendre les risques liés à l’installation d’applications hors des stores officiels. Toute demande de permissions étendues ou de bypass doit être considérée avec suspicion.

Renforcement des politiques de sécurité Android

Les organisations doivent :

  • restreindre l’accès aux services d’accessibilité Android aux seules applications légitimes ;
  • bloquer le sideloading d’APK quand cela est possible ;
  • mettre en place des solutions de Mobile Threat Defense (MTD) sur les terminaux.

De plus, l’intervention proactive sur les systèmes fragmentés est essentielle pour combler les lacunes mises en lumière par Prodaft.

Détection comportementale et réponse aux incidents

Mettre en place une surveillance active des comportements suspects (captures d’écran, lecture SMS, transactions NFC), détecter les signaux faibles via l’analyse des logs et déployer des réponses rapides (isolation de l’appareil, analyse forensic).

Collaboration internationale

La nature transversale des attaques sur des utilisateurs situés dans plusieurs pays invite à une collaboration renforcée entre les institutions de sécurité, les forces de l’ordre et les fournisseurs de mobilité pour partager les indicateurs de compromission (IoC) et démanteler les infrastructures malveillantes.

En résumé

La combinaison révélée par Prodaft et The Hacker News montre que les malwares Android comme Antidot, GodFather et SuperCard X représentent une menace nouvelle : avancée, multiforme et difficile à détecter. Ils s’appuient sur des techniques de pointe (services d’accessibilité, NFC, virtualisation, phishing), sont revendus sous forme de services, et touchent des secteurs critiques (banque, finance, crypto).

Pour y répondre de manière efficace, il ne suffit plus de patcher les systèmes ou d’installer un antivirus. La stratégie doit être holistique : sensibilisation humaine, contrôle des permissions, détection comportementale, interdiction du sideloading, et coordination internationale. Cette vision globale est indispensable pour anticiper, détecter et neutraliser les menaces mobiles qui prolifèrent aujourd’hui.

Sources :
The Hacker News - New Android Malware Surge Hits Devices via Overlays, Virtualization Fraud and NFC Theft.
Rapport Prodaft - Antidot.

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Le groupe de hackers russes APT29 cible Gmail App

Gmail app

Contexte général de la campagne

Depuis avril 2025, le groupe de cyberespionnage APT29 (aussi appelé UNC6293, Cozy Bear ou Midnight Blizzard) mène une campagne sophistiquée visant principalement des universitaires et critiques du gouvernement russe. Ces attaques exploitent une faille d’usage dans les comptes Google en contournant l’authentification à deux facteurs grâce aux « App Passwords ».

Fonctionnement des App Passwords

Les App Passwords sont des codes à usage unique générés par l’utilisateur depuis son compte Google pour permettre à des applications moins sécurisées d’accéder aux données. Or, ces codes permettent un accès sans déclenchement du système de vérification à deux facteurs, créant une porte dérobée idéale pour les attaquants une fois qu’ils l’obtiennent.

Méthodologie des attaques

Techniques de phishing ciblé

Les attaquants contactent leurs cibles via de faux courriels en anglais impeccable, imitant des employés du Département d’État américain. Ils utilisent des adresses en @state.gov (inexistantes mais sans retour d’erreur) et établissent un échange prolongé visant à instaurer la confiance.

Le piège final via un faux PDF

Après plusieurs échanges, la victime reçoit un document PDF d’apparence officielle contenant des instructions précises pour générer un App Password Google nommé « ms.state.gov ». Pensant participer à un projet sécurisé gouvernemental, la victime transmet ce code aux attaquants, leur ouvrant un accès total à sa messagerie.

Accès aux comptes Gmail

Le code transmis permet à APT29 de configurer un client mail ou un accès programmatique qui contourne complètement la 2FA. Les attaquants peuvent alors lire, surveiller et extraire les emails sans être détectés.

Étude de cas : Keir Giles

Parmi les victimes figure Keir Giles, chercheur britannique spécialiste de la Russie. Il a échangé avec un faux fonctionnaire américain avant de recevoir un PDF sophistiqué. Ce document, long de six pages, sans aucune faute, pourrait avoir été généré ou affiné par une intelligence artificielle pour maximiser son réalisme.

Infrastructure technique de l’attaque

Les connexions malveillantes sont effectuées via des proxies résidentiels et des serveurs VPS, rendant la détection géographique difficile. Deux vagues ont été observées : une orientée vers le milieu académique américain, l’autre autour de thèmes ukrainiens.

Réaction de Google

Contre-mesures mises en œuvre

Google a collaboré avec Citizen Lab pour identifier les attaques, révoquer les App Passwords compromis, verrouiller les comptes ciblés et avertir les victimes potentielles. Les mesures préventives recommandées incluent l’activation du programme Advanced Protection et la suppression de tous les App Passwords inutilisés.

Analyse des tactiques APT29

APT29 est connu pour ses campagnes ciblées (comme SolarWinds ou le phishing OAuth). Sa méthode actuelle repose moins sur l’exploitation technique que sur le social engineering avancé, rendant la détection plus difficile et les dégâts potentiellement importants.

Conséquences en matière de cybersécurité

Failles liées aux App Passwords

Malgré leur rôle initialement utile, les App Passwords représentent une faille critique dans les environnements où la sécurité est primordiale. Ils permettent un accès furtif à des comptes protégés par 2FA, sans alerter l’utilisateur.

Amélioration du phishing grâce à l’IA

L’usage potentiel d’intelligence artificielle pour rédiger des messages et documents sans fautes grammaticales ou incohérences rend les tentatives de phishing plus convaincantes que jamais, surtout auprès de cibles éduquées et habituées à filtrer les fraudes classiques.

Recommandations de sécurité

Les organisations et individus à risque élevé doivent activer le programme Advanced Protection, auditer régulièrement leurs App Passwords, former les employés à détecter les signes de rapport-building suspect, et intégrer des solutions d’analyse comportementale capables de détecter des anomalies d’accès.

En résumé

La campagne de phishing d’APT29 exploitant les App Passwords de Gmail révèle un changement stratégique dans l’arsenal des cyberattaques étatiques. Au-delà des vulnérabilités techniques, elle exploite les failles humaines avec une précision redoutable. Cette menace souligne l’importance d’un modèle de sécurité centré sur l’utilisateur, reposant autant sur la technologie que sur la formation, la gouvernance des accès et l’analyse proactive des comportements numériques.

Sources :
The Hacker News - Russian APT29 Exploits Gmail App Passwords to Bypass 2FA in Targeted Phishing Campaign.
Security Week - Russian Hackers Bypass Gmail MFA With App-Specific Password Ruse.

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Une vulnérabilité de Gerrit compromet Google Chromium

Google Chromium

Une vulnérabilité critique dans le système de revue de code open source Gerrit, utilisé par Google, a été détectée et nommée « GerriScary » (CVE‑2025‑1568). Cette faille a permis à des utilisateurs enregistrés, sans droits administratifs, d’injecter du code malveillant dans plusieurs projets Google majeurs, compromettant notamment ChromiumOS, Chromium, Dart, Bazel et d’autres.

Contexte et découverte

Découverte par les chercheurs de Tenable Cloud Research (notamment Liv Matan), la vulnérabilité s’est manifestée à travers une mauvaise configuration des permissions dans Gerrit et une condition exploitée par les attaquants. Dénommée « GerriScary », elle a été attribuée au CVE‑2025‑1568.

Gerrit est un outil web de revue de code développé par Google, largement utilisé tant en interne qu’en open-source. Comme tout projet Gerrit, n’importe qui peut s’enregistrer et obtenir des permissions minimales telles que addPatchSet, permettant d’ajouter des révisions de patches aux changements existants.

Nature de la vulnérabilité

Le cœur du problème tient à deux failles :

a. Permissions par défaut trop larges : tout utilisateur enregistré pouvait ajouter une nouvelle version d’un patch pré-approuvé, via addPatchSet.

b. Copy Conditions mal configurées : les étiquettes d’approbation (« labels »), comme **Code‑Review** ou **Commit‑Queue**, étaient copiées automatiquement vers les patch sets suivants sans exiger une nouvelle validation. Cette configuration erronée a empêché une revalidation du nouveau patch, ouvrant la voie à des injections malveillantes.

Exploitation via condition de course

Les chercheurs ont observé que lorsqu’un patch recevait une approbation « Commit‑Queue +2 », un bot Gerrit lançait la fusion automatique après un délai de quelques minutes. Les attaquants pouvaient alors profiter de cette fenêtre pour modifier le patch approuvé en injectant du code malicieux, lequel était fusionné sans revalidation.

Concrètement, le scénario se déroulait en trois étapes :

  • Soumission d’un patch innocent accepté par un développeur.
  • Dès que l’étiquette **Commit‑Queue +2** est attribuée, le script de reconnaissance la détecte.
  • Le script injecte un patch malveillant via addPatchSet avant l’exécution du bot, contournant la nécessité d’une nouvelle approbation.

Le délai entre la pose de l’étiquette et la fusion varie selon les projets : quelques secondes à une minute pour certains, jusqu’à cinq minutes pour ChromiumOS et Dart.

Étendue des projets compromis

Au moins 18 projets Google étaient concernés, parmi lesquels :

ChromiumOS, Chromium, Dart, Bazel, Dawn, BoringSSL, GN, Gerrit, Ceres Solver, Quiche, Android‑KVM, Opensecura, Cue, Linux, Plan9port, Hafnium, Nginx….

Ces projets sont stratégiques : ChromiumOS équipe les Chromebooks, Chromium est au cœur de Chrome, Dart sert la plateforme Flutter et Bazel constitue le moteur de construction. Une compromission aurait pu avoir un impact global massif.

Preuve de concept

Pour valider leur découverte, les chercheurs ont conçu des preuves de concept :

- Injection d’un simple commentaire dans le dépôt ChromiumOS, visible via Code Search.
- Pas de test complet en production par précaution éthique, mais démonstration technique dans plusieurs projets.

Scan automatisé et identification des cibles

Les chercheurs ont déployé un outil de scan capable de détecter les projets vulnérables sans provoquer d’erreurs visibles. En analysant les codes de réponse HTTP (200 ou 209) des requêtes visant à modifier un message de commit, ils pouvaient déterminer si le patch set pouvait être modifié via addPatchSet.

Réponse et remédiation par Google

Google a répondu rapidement après divulgation (octobre 2024) :

  • Désactivation de addPatchSet pour les utilisateurs non fiables sur les projets critiques, notamment ChromiumOS.
  • Correction des conditions de copie pour obliger une revalidation des labels à chaque patch set.
  • Déploiement d’audits sur d’autres projets Gerrit similaires.
  • Attribution d’un bug bounty de 5 000 $ pour le signalement.
  • Publication du CVE‑2025‑1568 en février 2025.

Gravité technique et notation CVSS

Le NVD attribue une note CVSS 3.1 de 8.8 (« High ») à CVE‑2025‑1568, indiquant un risque important potentiellement aboutissant à une exécution de code à distance ou une interruption des services via la chaîne logistique de développement.

Enseignements et bonnes pratiques

Plusieurs leçons majeures émergent de l’incident :

  • Ne jamais accorder l’accès addPatchSet par défaut à des utilisateurs non triés. Restreindre ce droit aux collaborateurs de confiance.
  • Activer la revalidation des labels à chaque patch set pour éviter toute continuation implicite d’une approbation antérieure.
  • Mettre en place des contrôles temporels entre approbation et fusion ; analyser les délais automatisés pour éviter les attaques par condition de course.
  • Auditer systématiquement les configurations Gerrit, notamment Copy Conditions et étiquettes personnalisées comme “Commit‑Queue”.
  • Standardiser des pipelines CI/CD avec revalidation cryptographique, signatures de commit et vérifications automatisées (“zero trust”).

Répercussions globales

L’incident souligne que même des géants comme Google restent vulnérables à des failles de configuration dans leurs outils de développement. Il rappelle que la chaîne logistique logicielle est aussi critique que le code final, et que toute faiblesse dans le processus de revue peut exploiter massivement des projets open-source.

En résumé

GerriScary (CVE‑2025‑1568) a révélé que des permissions trop larges et l’absence de revalidation dans Gerrit peuvent conduire à des injections silencieuses de code malveillant dans des projets majeurs. Grâce à la divulgation responsable de Tenable, Google a mis en place des mesures correctives : retrait des droits pour les utilisateurs non fiables et validation stricte des étiquettes. Toutefois, cette affaire reste un signal d’alerte global dans l’écosystème open source et DevOps. Chaque mainteneur doit désormais considérer la sécurité des accès, le temps système et la revalidation comme des axes critiques de protection.

Sources :
Rapport Tenable - GerriScary: Hacking the Supply Chain of Popular Google Products (ChromiumOS, Chromium, Bazel, Dart & More).
Security Week - Gerrit Misconfiguration Exposed Google Projects to Malicious Code Injection.

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Cyber-attaque de Stargazers sur Minecraft

Cyber-attaque

Contexte et surface de l’attaque

Les cibles principales de cette campagne sont les joueurs du célèbre jeu Minecraft, attirés par des mods censés améliorer l’expérience de jeu (comme des cheats ou des addons). L’objectif malveillant est d’installer un infostealer sur les dispositifs Windows, capable de récupérer mots de passe, tokens d’authentification et même des portefeuilles de cryptomonnaie. Pour cela, les attaquants proposent ces mods sur des plateformes populaires, notamment des forums, des sites alternatifs ou encore Discord, souvent sous une apparence légitime.

Méthodologie du malware

Le mode opératoire des « Stargazers » se déroule en plusieurs phases. D’abord, l’utilisateur installe un mod Minecraft falsifié, apparemment légitime, mais qui contient du code malveillant. Ce code contacte ensuite un serveur distant (C2) pour télécharger un fichier nommé dl.jar, qui sert de passerelle. Le malware s’installe ensuite de façon persistante sur Windows via la clé de registre Run, ou sur Linux via un service systemd. Un second composant, appelé client.jar ou hook.dll, est ensuite exécuté. Ce dernier, fortement obfusqué, est chargé de voler les données sensibles de l’utilisateur. Il recherche les cookies et identifiants dans les navigateurs, intercepte les tokens Minecraft, Microsoft ou Discord, altère les adresses cryptographiques copiées dans le presse-papier, se réplique dans d’autres fichiers Java pour se propager, et met en place un système de mise à jour automatique pour se maintenir actif.

Domaines touchés et vecteurs de distribution

Les plateformes de distribution utilisées par les cybercriminels incluent des sites communautaires de fans, des forums de jeux vidéo, des groupes Discord et des sites de mods tiers. Les fichiers malveillants sont souvent déguisés en outils recherchés, comme des cheats ou des améliorations esthétiques, parfois même inspirés de mods existants. La campagne vise un large public de joueurs, souvent jeunes et peu méfiants, attirés par des fonctionnalités interdites ou premium gratuites.

Risques encourus par les victimes

Les conséquences d’une infection par ce malware sont particulièrement graves. Le voleur d’informations est capable de compromettre de nombreux comptes, notamment ceux liés à Microsoft (utilisés pour Minecraft), Discord, ainsi que les navigateurs web. Il peut aussi détourner des transactions cryptographiques en modifiant les adresses copiées dans le presse-papier. Par ailleurs, les données personnelles comme les cookies, historiques de navigation ou sessions actives sont également exposées. Enfin, en se répliquant dans d’autres fichiers Java présents sur le système, le malware augmente considérablement son impact et sa longévité.

Mécanismes de persistance et mise à jour

Pour assurer sa persistance sur les systèmes infectés, le malware ajoute une clé dans le registre Windows ou installe un service sur Linux. Il télécharge régulièrement des composants depuis un serveur distant via un script de mise à jour. De plus, il analyse les dossiers de l’utilisateur à la recherche de fichiers JAR dans lesquels il peut s’injecter pour se relancer automatiquement, même après une tentative de suppression manuelle.

Recommandations de sécurité

Pour se protéger contre cette menace, il est impératif d’éviter les mods Minecraft provenant de sources non officielles. Il est recommandé de limiter ses téléchargements au launcher Minecraft officiel ou à des plateformes reconnues et vérifiées. Il convient également de scanner régulièrement son système avec un anti-malware fiable, capable de détecter les infostealers Java. En cas d’infection suspectée, il est conseillé de réinstaller complètement le système, de modifier tous ses mots de passe, de révoquer les sessions actives et de sécuriser ses portefeuilles de cryptomonnaies avec de nouvelles clés. Enfin, activer la double authentification (MFA) sur tous les comptes sensibles constitue une mesure préventive essentielle.

En résumé

La campagne Stargazers constitue un exemple concret d’attaque par la chaîne d’approvisionnement logicielle, où le vecteur malveillant se dissimule dans des contenus tierce partie apparemment inoffensifs. Elle met en lumière la facilité avec laquelle des cybercriminels peuvent exploiter l’enthousiasme des joueurs pour propager des logiciels espions sophistiqués. Il est donc crucial, même dans un contexte ludique, de rester vigilant, de ne jamais baisser la garde et de faire preuve d’un strict discernement dans le choix des outils téléchargés.

Source : Bleeping Computer - 'Stargazers' use fake Minecraft mods to steal player passwords

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Cyber-attaque contre la banque iranienne Sepah

Cyber-attaque contre une banque iranienne

Contexte géopolitique

L’article s’inscrit dans le cadre d’une escalade militaire entre Israël et l’Iran. Les deux pays s’engagent dans des opérations offensives tel qu’attesté par des frappes aériennes israéliennes visant des installations nucléaires iraniennes – suivies de représailles iraniennes. Dans ce contexte, des cyber‑opérations font aussi rage : notamment des attaques lancées par des groupes de hackers liés à l’un ou l’autre camp.

Le groupe « Predatory Sparrow »

Le principal acteur évoqué est un collectif de hackers appelé Predatory Sparrow (« Gonjeshke Darande » en persan), et soupçonné d’être affilié à l’Israël. Le groupe se présente comme des hacktivistes pro-Israël, prêts à passer à l’offensive par représailles, spécialement contre des objectifs liés au financement militaire iranien.

Attaque contre Bank Sepah

L’attaque ciblée a visé Bank Sepah, un établissement financier d’État iranien réputé pour financer des programmes liés au Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC). Selon les médias iraniens proches de l’IRGC, l’attaque a perturbé :

  • L’accès aux services bancaires en ligne
  • L’utilisation des cartes bancaires (paiements, retraits)
  • Le fonctionnement des distributeurs automatiques (ATM)
  • Les stations‑service dépendantes du système de paiement de la banque

Plusieurs agences bancaires ont été fermées temporairement et certains agents publics et militaires ont vu leurs salaires retardés.

Déclaration des hacktivistes

Sur X (anciennement Twitter), Predatory Sparrow a revendiqué l’opération, assurant avoir « détruit l’infrastructure de la banque, avec l’aide de courageux Iraniens ». Le groupe accuse l’institution de servir les aspirations « terroristes de dictateurs » (en référence indirecte au régime iranien).

Élargissement du conflit au cyber‑espace

Cette attaque s’inscrit dans une stratégie plus large : Israël et ses alliés, via des groupes clandestins, étendraient leurs actions offensives au domaine cyber, en parallèle des frappes physiques (infrastructures nucléaires, militaires). Des firmes comme Radware ont observé une montée des incidents attribués à des groupes pro-Israël visant des cibles iraniennes (chemins de fer, centrales, usines, etc.).

Riposte et mouvements adverses

Cette cyber‑attaque a provoqué une réaction de la part de groupes pro‑Iran : les services Telegram et X ont vu augmenter les messages de menace, notamment de cyber‑attaques contre Israël ou des pays soutenant Israël, comme la Jordanie ou l’Arabie saoudite.

Silence des parties prenantes officielles

Ni les autorités iraniennes ni Bank Sepah n’ont fait de déclaration officielle sur l’attaque ou sa portée. Israël, de son côté, ne commente jamais publiquement les cyber‑opérations. Ce silence nourrit la théorie d'une opération clandestine menée par un groupe non officiel mais lié au renseignement israélien.

Antécédents récents

Predatory Sparrow n’est pas un acteur nouveau : dans le passé, le groupe a déjà revendiqué des attaques similaires :

  • contre des chemins de fer iraniens
  • contre des stations‑service iraniennes
  • d’une manière générale, sur diverses infrastructures critiques

Ces faits renforcent la crédibilité de leur revendication actuelle.

Implications et portée

Stratégiquement, cette attaque marquerait un tournant important : un élargissement du théâtre des opérations au cyber, dans un affrontement asymétrique : l’attaque d’un organisme financier majeur représente un signal fort, destiné à fragiliser le financement de l’appareil militaire iranien.

Civilement, l’impact est lourd : mise à l’arrêt d’un pan de la vie économique, fermetures de guichets, perturbation de salaires pour des millions d’Iraniens, blocage des stations‑service.

Géopolitiquement, cela révèle une nouvelle dimension du conflit : les cyber‑hackers sont instrumentalisés comme bras armé non officiel, susceptible d’agir sans reconnaissance diplomatique. Le risque d’escalade est réel : une cyber‑réponse iranienne pourrait frapper des pays tiers ou des infrastructures civiles occidentales.

Reprise du contrôle en Iran

Selon des rapports ultérieurs, les autorités iraniennes ont réagi en limitant l’accès à Internet et en renforçant la surveillance des appareils connectés des cadres de l’IRGC (traitement plus strict des communications numériques). L’article n’offre pas de confirmation sur la remise en service des services, mais suggère que la perturbation est importante et durable.

Résumé des faits

  1. Attaque menée le 17 juin 2025 contre Bank Sepah.
  2. Groupe Predatory Sparrow revendique via X la destruction infrastructurelle.
  3. Impacts tangibles : retraits impossibles, stations‑service paralysées, salaires retardés.
  4. Contexte : montée en puissance des cyber‑opérations dans le conflit Israël‑Iran.
  5. Absence de commentaires officiels ; apparition d’acteurs non‑étatiques dans les opérations.
  6. Possibilité d’escalade cyber‑géopolitique à l’échelle régionale voire globale.

Perspectives et enjeux futurs

Risque d’escalade : une réaction iranienne dans le cyber‑espace pourrait cibler les infrastructures civiles en Israël, dans les pays alliés ou même en Occident.
Évolution du champ de bataille : le cyber‑conflit devient central, plus rapide, moins visible mais potentiellement plus destructeur économiquement.
Enjeux de cyber‑défense : la vulnérabilité des infrastructures critiques (banques, énergie, transports…) pose question à l’échelle mondiale. L’attaque de Bank Sepah est un exemple frappant de l’efficacité d’une attaque ciblée sur l’économie civile, sans visée militaire directe.
Effets politiques internes : les citoyens iraniens sont exposés à un choc majeur : perturbation de leurs besoins quotidiennes (salaires, carburant), ce qui peut alimenter des mécontentements internes et affecter la stabilité du régime.

En résumé

Cet incident de 17 juin 2025 marque un pas significatif dans l’escalade entre Israël et l’Iran : il révèle l’utilisation systématique du cyber‑espace comme terrain d’opérations, et non plus comme simple support aux attaques physiques. En s’en prenant à une institution vitale comme Bank Sepah, les hackers pro‑Israël ont infligé un dommage économique et psychologique lourd, tout en envoyant un signal politique puissant. L’absence de reconnaissance officielle et l’usage d’acteurs extra‑étatiques rendent la situation d’autant plus périlleuse : difficile à contrôler, sujette à des représailles imprévisibles, elle expose à une spirale de contre‑attaques cybernétiques aux conséquences globales.

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Démantèlement d'Archetyp Market

Dark Web

En juin 2025, Europol et ses partenaires internationaux ont mené une vaste opération visant à démanteler Archetyp Market, un des plus pérennes marchés noirs du Dark Web. Les actions coordonnées entre l’Allemagne, les Pays‑Bas, l’Espagne, la Roumanie, la Suède et les États‑Unis ont permis la mise hors ligne de l’infrastructure, l’arrestation de l’administrateur principal, et la saisie de biens importants.

Contexte et historique du marché

Lancé en mai 2020 par un individu se faisant appeler « ASNT », également identifié sous le pseudonyme YosemiteGhostWrite, Archetyp Market fonctionnait exclusivement sur Tor. Il utilisait la crypto‑monnaie Monero afin de préserver l’anonymat de ses utilisateurs (≃ 612 000 inscrits) et du trafic estimé à plus de 250 millions d’euros depuis sa création.

Le marché se démarquait par sa spécialisation dans la vente de drogues : cocaïne, MDMA, amphétamines, et surtout des opioïdes synthétiques très puissants comme le fentanyl, accessibles via plus de 17 000 annonces.

Opération de démantèlement

Entre le 11 et le 13 juin 2025, une coalition d’environ 300 policiers a opéré simultanément dans plusieurs pays, avec le soutien opérationnel d’Europol et d’Eurojust :contentReference[oaicite:3]{index=3}.

  • Aux Pays‑Bas : les serveurs hébergeant la plateforme ont été saisis et mis hors ligne.
  • En Espagne : un Allemand de 30 ans, soupçonné d’être l’administrateur principal (ASNT), a été arrêté à Barcelone.
  • En Allemagne et en Suède : des personnes identifiées comme modérateurs ou vendeurs majeurs ont été ciblées.

Saisies et preuves

Les autorités ont saisi des actifs d’une valeur estimée à 7,8 millions d’euros (~9 millions USD), incluant véhicules de luxe et crypto‑monnaies.

L’opération s’appuie sur plusieurs années d’enquêtes : analyse criminelle, suivi des flux financiers, expertise numérique, cartographie des infrastructures et collaboration inter‑services.

Un bandeau de saisie « seizure notice » a été apposé sur la page d’accueil d’Archetyp, accompagné d’une vidéo stylisée mettant en scène l’opération.

Réactions institutionnelles

Jean‑Philippe Lecouffe, directeur adjoint d’Europol pour les opérations, a souligné l’importance du démantèlement : « un message clair : il n’y a pas de refuge sûr pour ceux qui tirent profit du mal ».

L’opération montre l’ampleur des liens entre les services de plusieurs pays et leur capacité à viser les racines logistiques des marchés criminels en ligne, notamment ceux spécialisés dans les opiacés très dangereux comme le fentanyl.

Contexte plus large

Le démantèlement d’Archetyp s’inscrit dans une série de vastes opérations internationales contre les marchés du Dark Web, comme Incognito, Nemesis, Bohemia, Tor2Door ou Kingdom Markets.

En mai 2025, l’opération RapTor a conduit à l’arrestation de 270 individus, et à la saisie de plus de 200 millions USD, de 144 kg de fentanyl et de 180 armes à feu.

Ces actions illustrent la stratégie continuelle des forces de l’ordre : utiliser l’analyse de données issues des saisies antérieures pour cibler vendeurs, acheteurs et infrastructures à l’échelle mondiale.

Enjeux et enseignements

  • Affaiblissement des réseaux mondiaux : le démantèlement freine le trafic de substances dangereuses à l’échelle transnationale.
  • Importance du travail d’enquête long terme : la collecte d’éléments numériques et financiers est essentielle pour construire des dossiers solides avant intervention.
  • Effet dissuasif accru : ces opérations démontrent à la communauté criminelle en ligne qu’ils ne sont pas à l’abri.
  • Jeu du “Whac‑a‑mole” : malgré chaque fermeture, de nouveaux marchés apparaissent rapidement, exigeant une pression constante des autorités.
  • Rôle des crypto‑monnaies : la traçabilité devient un levier contre ces réseaux grâce à une collaboration avec les plateformes.

En résumé

L’opération visant Archetyp Market marque un coup de force significatif contre le trafic de drogues sur le Dark Web. Elle s’inscrit dans un schéma persistant d’actions coordonnées transfrontalières. Si chaque marché peut être remplacé, la pression cumulée nuit à leur viabilité à long terme. Cependant, tant que la demande subsiste, les autorités devront entretenir une vigilance permanente et renforcer les outils techniques et législatifs de lutte contre cette criminalité numérique.

Sources :

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Cyber-attaque contre Sorbonne Université

Fonctionnement et protection contre le spear phishing

Une cyber-attaque a ciblé l'Université de la Sorbonne en juin 2025 faisant suite à une cyber-attaque contre l'Éducation Nationale il y a quelques jours.

L'attaque a plus particulièrement ciblé les fonctions Ressources Humaines et Paye de la Sorbonne, et à consisté à recopier les données personnelles des salariés de la Sorbonne, ainsi que des anciens salariés dont les données étaient archivées. 32.000 comptes sont concernés par cette attaque qui n'a pour l'instant pas été revendiquée. Les données concernées par la cyber-attaque sont l'identité complète, l'IBAN, le numéro de Sécurité Sociale et des données ayant trait à la rémunération.

Il s'agit de la 3ème cyber-attaque contre la Sorbonne en un an, comme le souligne Clément Domingo sur Twitter. Cette attaque souligne la vulnérabilité des établissements universitaires, fruit d'un sous-investissement en infrastructures de sécurité.

Les préconisations :

  • changer le mot de passe des adresses emails contenues dans le profil ;
  • changer le mot de passe lié au compte bancaire ;
  • prévenir sa banque d'un risque de fraude ;
  • faire particulièrement attention aux tentatives de spear phishing ;
  • émettre une alerte d'usurpation d'identité sur France Identité.
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Qu'est ce qu'un botnet ?

qu'est ce qu'un botnet ?

Le terme botnet est une contraction des mots « robot » et « network » (réseau en anglais). Il désigne un ensemble d’ordinateurs ou d’appareils connectés à internet, infectés par un logiciel malveillant, et contrôlés à distance par un pirate informatique sans le consentement de leurs propriétaires. Ces machines, appelées « bots » ou « zombies », sont utilisées de manière coordonnée pour effectuer diverses activités malveillantes à grande échelle.

Origine et évolution des botnets

Les botnets ont commencé à apparaître au début des années 2000, notamment avec des virus comme Agobot, Spybot et SDBot. À l’origine, ces réseaux étaient utilisés principalement pour envoyer du spam ou lancer des attaques DDoS (Distributed Denial of Service).

Aujourd’hui, les botnets sont bien plus sophistiqués. Ils peuvent cibler une grande variété d’appareils : ordinateurs, serveurs, smartphones, objets connectés (IoT), etc. Les cybercriminels peuvent louer ces réseaux à d’autres hackers pour différentes activités illégales.

Comment fonctionne un botnet ?

Le fonctionnement d’un botnet repose généralement sur trois étapes :

  1. Infection : L’appareil est infecté via un malware, souvent diffusé par e-mail, téléchargement piégé, ou vulnérabilité logicielle.
  2. Contrôle : Une fois infecté, l’appareil se connecte à un serveur de commande et de contrôle (C&C pour Command & Control), qui peut être centralisé ou distribué (via des systèmes de type peer-to-peer ou blockchain).
  3. Exécution : L’attaquant utilise le botnet pour mener ses actions : spam, vol de données, cryptomining, etc.

Usages malveillants d’un botnet

Les botnets peuvent être utilisés pour une large gamme d’activités criminelles :

  • Attaques DDoS : Saturer les serveurs d’un site web pour le rendre indisponible.
  • Envoi de spam : Diffuser en masse des e-mails publicitaires ou frauduleux.
  • Vol d'identifiants : Enregistrer les frappes clavier (keylogging) ou capturer des données personnelles.
  • Fraude publicitaire : Générer de faux clics sur des publicités pour créer de faux revenus.
  • Cryptojacking : Exploiter les ressources des machines infectées pour miner de la cryptomonnaie.

Exemples célèbres de botnets

Plusieurs botnets ont marqué l’histoire de la cybersécurité. Voici quelques exemples :

  • Mirai (2016) : Un botnet basé sur des objets connectés mal sécurisés. Il a été utilisé pour paralyser des sites comme Twitter, Netflix ou GitHub.
  • Emotet : Initialement un cheval de Troie bancaire, Emotet a évolué en un botnet multifonction extrêmement dangereux, utilisé pour propager d’autres malwares comme TrickBot ou Ryuk.
  • Necurs : L’un des plus grands botnets d’envoi de spam, actif pendant plusieurs années avant d’être démantelé en 2020.

Méthodes de détection et de protection

Il n’est pas toujours évident pour un utilisateur de savoir si son appareil est infecté. Toutefois, certains signes peuvent alerter :

  • Ralentissement anormal de l’appareil
  • Consommation excessive de bande passante
  • Présence de processus inconnus ou suspects

Pour se protéger contre les botnets, il est recommandé de :

  • Maintenir son système et ses logiciels à jour
  • Utiliser un antivirus et un pare-feu efficaces
  • Éviter de cliquer sur des liens ou pièces jointes douteux
  • Changer régulièrement ses mots de passe
  • Segmenter les réseaux, notamment pour les objets connectés

Lutte internationale contre les botnets

Face à l’ampleur du phénomène, des efforts sont faits à l’échelle internationale pour lutter contre les botnets. Des organismes comme Europol, le FBI ou l’ANSSI en France participent à des opérations conjointes de démantèlement.

Des collaborations public-privé (Microsoft, Symantec, etc.) permettent également de neutraliser les infrastructures de commande des botnets. Le démantèlement de botnets comme Gameover Zeus ou Andromeda en sont de bons exemples.

En résumé

Les botnets représentent une menace sérieuse pour la sécurité informatique mondiale. Leur capacité à exploiter des millions d’appareils pour servir des intérêts criminels en fait des outils puissants et dangereux. Face à cela, la vigilance individuelle, la coopération internationale et l’évolution des technologies de cybersécurité sont plus que jamais nécessaires pour protéger nos infrastructures numériques.

Sources :

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Paragon Graphite cible des journalistes européens

Le spyware Paragon Graphite cible des journalistes européens

Des chercheurs du Citizen Lab de l’université de Toronto ont récemment mis au jour une campagne de surveillance illégitime utilisant le spyware Graphite, développé par l’entreprise israélienne Paragon Solutions, soutenue par des intérêts états-uniens. Des journalistes européens, notamment en Italie, ont été ciblés à l’aide d’une faille zero‑click, sans aucun geste de leur part.

Origine et structure de Paragon Solutions

  • Fondée en Israël en 2019, Paragon Solutions a été cofondée par l’ex-PM israélien Ehud Barak et d’anciens responsables du renseignement.
  • En décembre 2024, l’entreprise a été rachetée par la société d’investissement américaine AE Industrial Partners +, dans un accord de plus de 500 M$.
  • Paragon se positionne comme un acteur « plus vertueux » que des concurrents comme la NSO Group, affirmant privilégier un usage à des fins de sécurité démocratique.

Description de Graphite

Graphite est un spyware de type « mercenaire », doté d’un exploit zero‑click : l’infection s’opère sans action de l’utilisateur (pas de lien cliqué ni de fichier ouvert), via des plateformes comme iMessage.

Il permet un accès à distance à des messageries chiffrées tels que WhatsApp et Telegram, reproduisant les capacités du tristement célèbre Pegasus de NSO, mais se limitant parfois aux apps de messagerie.

Apple a corrigé la faille initiale, identifiée comme CVE‑2025‑43200, dans iOS 18.3.1.

Cibles visées et preuve de l’infection

Journalistes italiens de Fanpage.it

  • Ciro Pellegrino, chef du bureau de Naples, a reçu le 29 avril une notification d’Apple confirmant une tentative d’infection d’iPhone opérée début 2025 (iOS 18.2.1) via iMessage.
  • Francesco Cancellato, rédacteur en chef, a aussi été visé d’après une notification de WhatsApp sur Android, bien que les preuves forensiques complètes manquent encore.
  • Un troisième journaliste européen non nommé a été ciblé via un même vecteur iMessage, selon le Citizen Lab.

État des preuves techniques

Le Citizen Lab a mis en évidence des échanges avec des serveurs attribués à Paragon, via la même adresse iMessage détectée sur les deux smartphones italiens. La corrélation entre ces attaques renforce la piste d’un incident orchestré par une même infrastructure malveillante.

Réponses de WhatsApp, Apple, et implications

En janvier 2025, Meta (maison-mère de WhatsApp) a détecté près de 90 utilisateurs ciblés en Europe. Une faille a été corrigée et Paragon a reçu une lettre d’avertissement (cease-and-desist).

Apple a reconnu la vulnérabilité CVE‑2025‑43200 et déployé un patch via iOS 18.3.1.

Position du Citizen Lab

Selon John Scott‑Railton, chercheur au Citizen Lab : « Paragon est désormais englué dans le même scandale d’abus que NSO Group… ce n’est pas seulement quelques pommes pourries, c’est tout le système ». L’ONG plaide pour une responsabilité accrue des fournisseurs de spyware et des utilisateurs gouvernementaux.

Contexte italien : COPASIR et dénonciations

Le COPASIR, organe de supervision parlementaire italien, a reconnu l’usage de Graphite contre des activistes (migrants), avec autorisation légale, mais nie pour les journalistes Cancellato et Pellegrino.

Paragon affirme avoir proposé d’auditer les logs pour vérifier l’usage sur Cancellato — proposition rejetée par le gouvernement italien, ce qui a conduit Paragon à couper ses liens avec Rome.

Les propos du COPASIR sur l’absence d’infection de Cancellato sont remis en question ; Pellegrino suspecte que Fanpage était spécifiquement visée pour ses enquêtes politiques.

Conséquences politiques et légales

  • En réaction, un groupe de journalistes italiens a déposé plainte en février 2025, dénonçant une atteinte grave à la liberté de la presse et à la démocratie.
  • Le gouvernement Meloni reste sur la défensive : il n’aurait jamais autorisé une surveillance ciblée de journalistes.
  • L’affaire soulève des inquiétudes quant au recul démocratique et à l’essor de la légalisation des technologies de surveillance de masse.

Activistes, ONG et surveillance civile

Le phénomène ne se limite pas aux journalistes : des activistes travaillant sur les migrations et droits de l’homme, comme David Yambio (cas de surveillance juridique devant la CPI), ont confirmé avoir reçu des alertes de type Apple et WhatsApp, attribuables à Paragon. COPASIR admet ces surveillances mais les justifie par des motifs liés à l’ordre public.

Dimension internationale et alliances étasuniennes

  • Aux États‑Unis, Paragon détient un contrat d’environ 2 M$ avec l’ICE (immigration), et la DEA utilise également sa technologie, malgré un ordre exécutif de 2023 interdisant l’achat de spyware ayant servi à réprimer la dissidence.
  • L’inversement des effets de cet ordre exécutif sur les contrats américains demeure incertain.
  • Citizen Lab signale des déploiements similaires en Australie, au Canada, à Chypre, au Danemark, à Singapour ou encore au sein de forces policières régionales telles que l’Ontario Provincial Police.
  • L’affaire met en lumière la mondialisation du marché des spywares gouvernementaux, et les insuffisances des régulations transnationales en matière de droits numériques.

Enjeux éthiques et démocratiques

Le cas Paragon révèle une tension entre sécurité nationale et libertés civiles : surveillance de journalistes, militants pro-migrants et révocation des garanties démocratiques forbissent de penser un encadrement plus strict et transparent du commerce des spywares.

Les chercheurs plaident pour un contrôle indépendant, y compris via des audits techniques systématiques, afin de prévenir la dérive autoritaire. Ils alertent sur l’effet d’accoutumance : une fois la surveillance avancée tolérée par un État, elle tend à se banaliser.

L’enquête démontre que même dans des démocraties, l’usage des spywares à visée politique est possible, ciblant journalistes, activistes et opposants. Le cas Paragon-Graphite met en lumière la nécessité d’un verrou légal, technique et institutionnel pour garantir la fonction démocratique de la presse et protéger les droits fondamentaux face aux technologies intrusives.

Source : Paragon spyware activity found on more journalists’ devices - The Record Media

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Faille EchoLeak dans Microsoft 365 Copilot

Microsoft 365 Copilot

Contexte et découverte

Le 11 juin 2025, BleepingComputer publie un article traitant de la découverte d’une faille critique baptisée EchoLeak dans Microsoft 365 Copilot, identifiée par la référence CVE‑2025‑32711. Il s’agit de la première vulnérabilité « zero‑click » jamais découverte dans un assistant IA : aucun clic, aucune interaction utilisateur n’est nécessaire pour déclencher l’exfiltration de données sensibles.

L’attaque a été développée en janvier 2025 par les chercheurs d’Aim Labs et remontée immédiatement à Microsoft, qui a classé la faille comme critique et déployé un correctif côté serveur dès mai 2025. Microsoft indique qu’aucun client n’a été visé ou compromis dans le monde réel.

Fonctionnement de Microsoft 365 Copilot

Copilot est un assistant IA intégré aux applications Office (Word, Excel, Outlook, Teams), exploitant les modèles GPT d’OpenAI et Microsoft Graph pour générer du contenu, analyser des données ou répondre à des questions sur les fichiers, courriels ou discussions internes de l’entreprise.

Sa puissance réside dans le mécanisme de RAG (Retrieval‑Augmented Generation) : lorsque l’utilisateur pose une question, Copilot recherche dans le contexte d’entreprise (emails, documents, chats) et intègre ce contexte dans le prompt soumis au modèle}.

Principes de l’attaque EchoLeak

L’attaque se déroule en plusieurs étapes :

  1. Un attaquant envoie un courriel piégé ressemblant à un document professionnel classique, mais intégrant une injection de prompt dissimulée.
  2. La formulation trompeuse contourne les filtres XPIA de Microsoft (cross‑prompt injection attack).
  3. Lorsqu’un utilisateur formule ultérieurement une question à Copilot, le RAG récupère les passages du courriel piégé pour contextualiser la réponse.
  4. Le prompt injecté amène l’IA à extraire des données sensibles depuis l’environnement interne et à les intégrer dans un lien ou une image générée.
  5. Certaines balises Markdown d’image déclenchent automatiquement une requête du navigateur vers un domaine externe, emportant les données exfiltrées, soit : image request = fuite de données.
  6. Microsoft bloque la plupart des domaines externes via sa politique CSP, mais autorise Teams et SharePoint, qui peuvent être abusés comme vecteurs d’exfiltration.

En quoi EchoLeak est-il révolutionnaire ?

C’est la première vulnérabilité « LLM scope violation » formellement identifiée : une IA LLM extraie et divulgue de manière sélective des données privilégiées sans aucune interaction explicite ou consentement de l’utilisateur.

Ainsi, l’attaque est entièrement silencieuse et automatisable à l’échelle des entreprises, sans déclenchement visible pour la victime.

Remédiation et recommandations

Microsoft a corrigé EchoLeak côté serveur et assure que les utilisateurs n’ont aucune action à réaliser.

Les entreprises sont cependant invitées à renforcer leur posture de sécurité en :

  • Renforçant les mécanismes de filtrage des injections de prompt (XPIA).
  • Imposant un scoping d’entrée strict des prompts injectés.
  • Ajoutant des filtres post‑génération pour détecter et bloquer les liens externes ou contenus structurés non conformes.
  • Configurant le RAG pour exclure les communications externes et ainsi éviter la récupération de prompts suspects.

Impacts stratégiques et enjeux futurs

L’attaque EchoLeak met en lumière des menaces émergentes liées à l’intégration massive des IA LLM dans les workflows d’entreprise. À mesure que ces systèmes gagnent en autonomie et en accès aux données sensibles, les vecteurs d’exploitation deviennent plus sophistiqués.

Des vulnérabilités horizontales comme LLM scope violation soulignent les limites des approches traditionnelles (pare-feu, filtrage web, ACL), qui ne peuvent pas gérer l’exploitation fine et contextuelle par IA.

EchoLeak ouvre une voie dangereuse : une classe entière de vulnérabilités exploitant le comportement interne des LLM et la logique RAG. Il devient crucial d’adopter des défenses centrées sur la politique de sortie des données, la traçabilité fine des requêtes IA, le contrôle strict des contenus activant des requêtes externes, ainsi qu’une gouvernance rigoureuse des assistants IA.

Avis externes et confirmation technique

Un article de Cybersecurity Dive confirme l’essentiel des faits : EchoLeak pourrait permettre à un attaquant distant d’exfiltrer des informations simplement via un email piégé, sans qu’aucune action utilisateur ne soit requise.

Selon Adir Gruss (Aim Security), cette vulnérabilité marque une avancée en recherche sécurité IA, démontrant la possibilité d’automatisation complète de l’exfiltration des données les plus sensibles accessibles par Copilot.

Le même article souligne que la configuration par défaut de Copilot exposait la majorité des organisations, jusqu’au déploiement du correctif.

En résumé

Le cas EchoLeak (CVE‑2025‑32711) démontre que :

  • Les assistants IA intégrés aux environnements d’entreprise peuvent devenir des vecteurs d’attaque silencieux.
  • Des vulnérabilités « zero-click » peuvent exfiltrer des données critiques sans interaction.
  • Les techniques de prompt injection peuvent réussir à manipuler les LLM via des contenus contextualisés.
  • Les mécanismes automatiques de génération de contenu (images, liens) doivent être strictement encadrés.
  • Une défense efficace nécessite une approche holistique : filtrage d’entrée, scoping IA, post-traitement et politique de sortie de données.

EchoLeak est une alerte majeure pour les secteurs en pleine adoption de l’IA : sans une sécurité adaptée, ces technologies peuvent exposer des données internes à moindre coût et à large échelle.

Source : Zero-click AI data leak flaw uncovered in Microsoft 365 Copilot - BleepingComputer.

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